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  • : Le blog d'une fanficeuse
  • : Hello! Bienvenue dans le monde d'une rêveuse tapant sur son petit clavier d'ordi pendant ses temps-libres des fanfictions en tout genre! Action, romance, humour, suspens... il y en a pour tous les goûts! Bonne visite et surtout bonne lecture! :D
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2 octobre 2010 6 02 /10 /octobre /2010 18:15

Hello les jeunes! Voici une histoire que j'ai écrite il y a moins de 2 ans pour un concours d'écriture. Je n'ai pas pu me lâcher à fond dans le scénario que j'avais prévu vu que le nombre de page était limité à 5! J'espère tout de même que vous allez apprécier! ^^ Bonne lecture!

 


 

 

La nuit tous les chats sont gris.

Il faisait froid ce soir-là. Le ciel était dégagé, mais l'atmosphère était lourde et humide.

Un homme sortait d'un bar. Personne ne pouvait distinguer son visage caché par le col de sa veste. Il était passé minuit et les seules sources de lumière étaient les rares maisons encore allumées et la lune brillant parmi les étoiles.

L'homme entendit soudain des pas hâtifs derrière lui. C'était sûr, quelqu'un le poursuivait.

Par réflexe, il courut malgré lui, la tête lui tournait. Il ne se rendait pas du tout compte de ce qu'il faisait quand un coup de feu résonna. Quelqu'un regarda par la fenêtre, alerté par le bruit mais… il était trop tard. Elle ne vit qu’un chat au pelage argenté miaulant sous la pleine lune.

Le meurtrier prit la fuite et se cogna contre un poteau avant de jeter une allumette dans une poubelle abandonnée.

De gros nuages apparurent dans le ciel et la pluie tomba à grosses gouttes, à la désolation du meurtrier….

Le lendemain, dans tout Louvain-la-Neuve, la nouvelle s'était répandue comme une trainée de poudre, ainsi que chez Monsieur le Détective Privé.

- Un homme assassiné tout près de chez moi, ça me met froid dans le dos! Je n'ai même pas entendu de coup de feu! Pourtant, la femme de la victime affirme bien en avoir entendu cette nuit. Mais elle n'a rien vu.

Grégory Laborieux posa sa tasse de café sur le journal et jeta un regard distrait sur l'article: "Meurtre inattendu à Louvain-la-Neuve".

Son assistante semblait affolée.

- Je ne peux pas le croire! D'habitude, c'est calme dans cette ville! On doit toujours aller à Bruxelles ou à Namur et parfois à Charleroi pour résoudre des affaires de meurtre. Enfin, il fallait bien que ça arrive mais, tout près de chez moi et je n'ai rien pu faire….ça me dégoûte!

- Du calme voyons très chère… que ce soit à Louvain-la-Neuve, à Bruxelles ou dans un petit village, cela reste un meurtre et les meurtres peuvent se produire n'importe où.

- Vous me dégoûtez Grégory! Vous sentez l'alcool…

- Je ne me souviens pas du tout d'avoir consommer ce genre de boisson Alicia…

- Arrêtez de faire l'innocent! Je sais bien que vous oubliez toujours quand vous êtes devenu ivre! Vous avez encore fait la fête et….et un MEURTRE a été commis pendant que vous trinquiez avec vos mauvaises fréquentations! Un jour, l'alcool vous perdra!

Le téléphone sonna, interrompant la colère d'Alicia. Elle décrocha, regardant du mauvais œil le pauvre M. Laborieux. Elle ne semblait pas surprise et hochait la tête plutôt lassée. Elle marmonna un "oui, on arrive, ne vous inquiétez pas, oui, au revoir…" Elle raccrocha avec une certaine violence.

- C'était la femme de la victime n'est-ce pas?

- Comment avez-vous deviné? Déclara l'assistante avec un sourire ironique.

- Bon, allons-y! soupira le détective en se levant péniblement.

L'épais brouillard ne rendait pas les choses plus faciles. Le lieu du crime se situait juste en face de la maison de la victime. L'heure du crime était estimée à environ 3 heures du matin.

Le commissaire Lazare était déjà en action. Il examinait difficilement les lieux, observant chaque recoin à la loupe.

- Quel idiot, on dirait un chien qui cherche un os! S'exclama Alicia Barons.

Grégory observa la victime. Il sursauta.

- Tiens? Mais… c'est…

Le détective reconnut le corps: c'était une de ses connaissances: Arthur Misérable. Il avait fait ses études avec lui et était même logé dans le dortoir voisin au sien.

- Quel malheur, un type pareil qui se fait assassiner…

- Vous le connaissiez?

- A peu près, il était à la même fac que moi, et a fait les mêmes études. Je le trouvais plutôt sympathique au premier abord mais par contre, lui, il ne me portait pas dans son cœur!

- Comment ça?

- Il était jaloux de ma réussite et de la réussite de Sébastien Delarue, qui a aussi fait les mêmes études que moi!

Le commissaire n'avait même pas remarqué que le détective était arrivé et piqua une petite crise en le voyant.

- Que faites-vous là! On ne vous a pas appelé à ce que je sache!

- Si. Murmura une voix de femme.

C'était Laurence Courtoisie, l'épouse du défunt.

- Je voulais être sûr que l'on retrouve l'assassin de mon mari. Oh, mais, c'est juste, je vous connais monsieur le détective, vous êtes…hum…

- Grégory Laborieux, détective privé. On s’est vu à votre mariage! Arthur avait invité toutes ses connaissances de la fac!

- Oh oui! Je me rappelle! Je me suis toujours demandée pourquoi il vous avait invité, vous et votre ami, Sébastien Delarue!

Mme Courtoisie expliqua  Alicia qu’Arthur Misérable avait toujours rêvé d’être détective. En apprenant le succès de Grégory, il ressentait une profonde jalousie. Et comme il était rancunier, sa femme savait bien qu’il n’avait pas oublié. Grégory coupa la discussion.

- Au fait, pourquoi avoir appelé la police alors que vous nous aviez appelés?

- Ils sont venus tout seul! Affirma Mme Courtoisie.

- Ah, je vois, ça ne m'étonne pas du tout d'eux. Soupira-t-il.

Grégory questionna Mme Courtoisie plus en détail.

- Madame, vous dites que ça s'est passé à 3 heures du matin?

- Oui, j'en suis certaine M. Laborieux, j'ai entendu un coup de feu et…

- Un seul?

- Oui. Je croyais avoir fait un cauchemar, j’ai regardé l’heure et je me suis rendormie.

- Est-ce que vous avez un alibi par hasard?

- Vous pensez que j'ai tué mon mari? Je sais que c'est votre travail mais… je nie totalement! Pourquoi aurais-je appelé un aussi brillant détective pour mener l'enquête, même si c'était un leurre, vous découvririez l'assassin, qu'il soit dans les suspects ou pas!

- C'est vrai… merci de vos compliments madame. Est-ce que vous savez qui aurait eu l'intention de le tuer? Ses contacts?

La pauvre femme se gratta la tête et leva celle-ci, regardant dans le vide. D'après elle, il n'avait pas beaucoup d'amis. Il ne fréquentait personne ces derniers temps.

-         Hum… pas à ma connaissance, il était plutôt isolé.

Le détective observa alors une connaissance.

Un homme de taille moyenne, sortait d'un café et semblait plutôt indifférent à l'agitation. Ses cheveux étaient châtain clair, avait des yeux légèrement bridés en amande et semblait élégant dans sa démarche. Il ressemblait à Grégory en tout point, mis à part qu'il ne portait pas de lunettes.

-         Votre clone Monsieur le détective! ricana Alicia en le pointant du doigt.

Apparemment, le mystérieux personnage se sentait visé et tentait de partir au plus vite. Mais le détective Laborieux l'interrompit dans sa fuite.

-         Oh, quelle coïncidence, Monsieur Sébastien Delarue!

Tous se retournèrent. Delarue fit une mine surprise un peu exagérée au goût d'Alicia.

-         Oh, Grégory Laborieux, comme on se retrouve! Et Laurence, vous êtes toujours aussi splendide!

-         L'heure n'est pas aux retrouvailles!, répliqua sèchement Grégory en regardant Mme Courtoisie du coin de l'œil, un crime a été commis et il se trouve que vous la connaissiez, cher ami!

Sébastien se pencha vers le corps puis soupira.

-         Que voulez-vous! Il a été tué et puis, je m'en fiche un peu vous savez…

Mme Courtoisie détourna la tête pour cacher ses larmes et son dégoût.

-         Je vais le tuer ce type! Murmura Alicia en serrant les poings.

-         Du calme très chère!

-         Du calme? DU CALME? Vous voulez que je vous dise, ce type est indifférent! Aucune expression, ni surprise, ni dégoût, ne s'exprime sur son visage! RIEN! Juste un air de je-m'en-foutiste et même presque arrogant! Il n'est pas pour rien dans cette affaire!

-         Vous ne pouvez fonder une hypothèse que par mon visage, pauvre sotte! Je n'aurais jamais eu l'intention de tuer cette espèce de … d'ordure!

-         Hem… toussota Grégory, vous y allez un peu fort! Vous vous contredisez vous-même! Si vous n'aviez aucune intention de le tuer, pourquoi le traiter d'ordure?

Delarue ne trouvait rien à dire pour sa défense. Il jeta un œil sur Laurence Courtoisie, en sanglots.

-         Et il ose faire pleurer une pauvre femme qui se passera de l'homme qu'elle aimait toute sa vie? Ha! Je suis certaine, vous êtes impliqué.

-         Allez-y, jetez-moi en prison! Et le meurtrier restera en liberté.

Alicia détourna la tête et observa quelques secondes le corps. Elle semblait remarquer quelque chose dont elle fit part au détective. Celui-ci hocha la tête, convaincu, observé par le commissaire, perplexe.

-         Bon, Madame Courtoisie…

-         Un instant! Interrompit le commissaire Lazare, vous ne me dites rien?

-         Vous n'avez qu'à regarder par vous-même cher commissaire!

Il empoigna sa loupe et se mit la recherche d'indices avec acharnement.

-  Pendant qu'il s'obstine à chercher, pouvez vous me dire madame où avez-vous vu votre mari en dernier lieu?

-  A la maison. Il est parti vers 18 heures dans un bar. Et puis, je ne l'ai plus vu. Je n'ai pas osé me faire de soucis, en entendant ce coup de feu…je peux vous conduire au bar, si vous voulez!

 

Laurence Courtoisie s'apprêtait à s'en aller quand Alicia hurla:

-         Vous! Le type louche! Venez avec nous!

-         Pourquoi cela?

-         Vous faites partie des suspects, enfin, vous êtes le seul suspect si je ne m'abuse!

 

Ce fut le regard autoritaire de Grégory qui fit céder le pauvre homme. Il se contenta de suivre le détective, surveillé par Alicia.

Ils arrivèrent au bar en silence. L'ambiance y était lourde, encore plus qu'à l'extérieur. Des odeurs de bières, des rires graves de quelques clients ivres, une chaleur étouffante.

Le détective repensa à son passé, et en fit part à son assistante.

-         Sébastien et moi, on était amis à l'époque…

Alicia semblait paralysée par cette révélation. Une pourriture comme Sébastien, ami avec Grégory durant sa jeunesse? Elle fronça les sourcils et allait répliquer quelque chose mais Grégory était plus rapide.

-         Il était vraiment adorable, très généreux et cultivé. Il avait un grand succès auprès des filles.

-         Cet horrible personnage?

-         Il n'a pas toujours été comme ça. Mais, quand Arthur lui a piqué sa petite amie, il est entré dans une de ces colères…

Grégory observa Madame Courtoisie.

-         Quoi…ne me dites pas que….

-         Si. Il était amoureux de Laurence Courtoisie. N'as-tu pas remarqué qu'il se souvenait admirablement de son prénom après tant d'années?

L'assistante réfléchit un instant. Sébastien avait un mobile. Elle ne savait toujours pas où il était à l'heure du crime.

-         Alors cher barman, est-ce que cet homme est venu ici hier soir? Questionna-t-il en montrant Sébastien qui discutait avec des connaissances.

Il fouilla dans ses souvenirs.

-         Je pense, oui. Chuchota-t-il.

-         Et Arthur Misérable?

-         Hum, il est arrivé plus tôt que lui et est reparti plus tôt, en effet…mais ils ne se sont pas remarqués apparemment, ce monsieur était ivre d’après moi.

Grégory se gratta la tête. Quelque chose clochait.

Le serveur proposa qu'ils restent un peu. Mais personne ne buvait d’alcool, mis à part le détective.

-  Bon, je vais quand même vous donner un tuyau. J'ai vu, enfin je crois, de la fumée dans ce bidon qui sert de poubelle là-bas au coin de la rue. Je croyais que je délirais. Avant ça, j'avais entendu un drôle de bruit, je croyais que c'était des jeunes qui s'amusaient mais je vois maintenant au journal que c'était un véritable coup de feu! Ca ne me rassure pas du tout…

-  Merci l'ami, vous nous êtes d'une grande aide.

La petite troupe se rendit près du bidon. Le feu n'avait pas brûlé tous les détritus.

-         Ca devrait s'expliquer par le fait qu'il ait plu hier soir peu après 3 heures du matin… enfin, je pense.

-         Celui qui a fait ça voulait brûler l'arme du crime.

-         Quelle arme? Et puis, un pistolet, ça ne se brûle pas comme ça!

Le détective réfléchit longuement.

-         Et si… et si ce n'est pas ce coup de feu qui a tué la victime? Même si la police n'a pas encore examiné le corps, je n'ai vu aucune trace…

-         Mais alors…comment a-t-il été tué? S'étonna Mme Courtoisie

-         Par étranglement.

-         Hein?

-         Oui…le meurtrier a jeté ses gants dans la poubelle et les a brûlé. Mais la pluie a éteint l'incendie, à mon avis, ça ne l'avantage pas, regardez!

Grégory trouva un bout de laine.

Des gants en laine, ça brûle plus facilement que des gants en cuir! Apparemment, l'homme était conscient de ses actes. Mais c'était tout de même imprudent de brûler ses gants dans la rue! Vous n’avez pas remarqué que votre mari avait de grosses marques rouges au niveau du cou et de la nuque ?

-         Et le pistolet? S’interrogea Mme Courtoisie.

-         Je l'ai découvert en dessous de la victime. Pendant que le commissaire ne regardait pas, j'ai pris la peine de relever les empreintes….et ce sont SES empreintes, à la victime!

Mme Courtoisie avait une intense envie de vomir. Son mari, armé? Elle n'arrivait pas à l'imaginer.

Alicia réfléchit longuement.

- Alors Monsieur le Détective, j'ai établi l'hypothèse suivante: Le meurtrier était en danger de mort et a étranglé sa victime pour se protéger. Ensuite, comme il était ivre car il venait du bar, il a mit inconsciemment ses gants dans une poubelle et y lança une allumette. Mais la pluie éteignit la flamme et un bout de laine resta intact. Conclusion : Sébastien est le meurtrier !

Sébastien était parti du bar après Arthur Misérable. Il vit Arthur devant lui et s'apprêtait à l'étrangler. Arthur se préparait à tirer mais son manque d'oxygène le fit lâcher prise au moment où il appuyait sur le détenteur. C'était le coup de feu. Il rata complètement son tir et s'écroula sur le trottoir asphyxié. Sébastien jeta ses gants dans la poubelle et y lança une allumette. Mais à son grand désarroi, la pluie commença à tomber et il s'enfuit. En plus, Sébastien avait un mobile: il était jaloux de sa femme.

Mais quelque chose n'allait pas dans cette affaire. Alicia repensa à tout…puis eut une illumination. Elle regarda dans le vide en se murmurant que c'était malheureusement possible.

-         Grégory, je sais qui a tué… il s'en allait et Arthur a tiré et a raté son coup. Puis, le "meurtrier" l'a étranglé et vous devinez la suite. C'était de la légitime défense. Devinez qui a tué…

Grégory afficha soudain un visage pâle.

-         Hum, le serveur avait du boire un verre de trop. Sébastien n'aime pas l'alcool, il n'a pas accepté la proposition du serveur, ce qui ne l'étonnait guère. Il n'est pas venu dans ce bar.

-         Mais alors, qui?

-         C'est Arthur qui voulait tuer. L'homme qui a tué votre mari madame, ne voulait que se défendre, même s'il n'avait pas toute sa raison. Il ressemblait presque à Sébastien, et le serveur n'y a pas prêté attention mais comme on dit "la nuit, tous les chats sont gris" n’est-ce pas ? Et qui est-ce que votre mari aurait l'intention de tuer? La jalousie est capable de bien des choses vous savez.

Tous se tournèrent vers le détective.

- Je vous l'avais dit Grégory, que l'alcool vous perdrait un jour…quelqu'un comme vous n'aurait jamais fait une telle bêtise…s'il était sobre.

 


Alors, avez-vous deviné qui était le meurtrier? Il n'y avait pas beaucoup de suspects en même temps xD

Sachez qu'avec ce texte j'ai eu 22 sur 30 en français mais que pour le concours, des gens ont lu le texte et ma côte a été de... 81%! Oh YEAH! >< (mais pour gagner fallait 85% T_T) dommage! Mais je suis contente de mon score quand même! ^^

Je pense réecrire avec le même scénario une histoire pareille mais avec plus de suspect. Mais j'ai quand même posté la première version! ^^ En espérant que vous ayez aimé!

Bisouilles et à bientôt! ♪

Lichan

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28 septembre 2010 2 28 /09 /septembre /2010 18:31

Bonjour tout le monde! Je débarque avec un one-shot tristounet! Je n'ai pas trouvé un autre titre que celui-là.. si vous avez une idée, allez-y! ^^ Je suis assez fière de ce texte! Je l'ai fait pour un concours sur le thème du drame et de la tristesse. J'ai terminé ce texte à minuit, le dernier jour de l'échéance et je l'ai commencé... le dernier jour de l'échéance aussi x) Mais ne vous méprenez pas, je n'ai pas pour autant bâclé, l'histoire était déjà dans ma tête depuis un bout de temps!

Et bonne nouvelle: j'ai gagné grâce à ce texte! Je suis super fière! J'espère que vous apprécierez vous aussi cette histoire!

Bonne lecture et préparez vos mouchoirs! ^^

 

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« Est-ce qu’un jour tu sauras que j’existe ? »
Tous les vendredis après-midi, je me le demandais, en soupirant. Derrière le grillage du terrain de foot, je le regardais s’entraîner. Il n’était pas spécialement beau mais, quand je le voyais sourire, j’avais envie de lui parler, de faire partie de sa vie. Mais voilà, même en rassemblant tout mon courage, je n’y arrivais pas. Il draguait sans cesse les lycéennes et se faisait toujours repousser. Mais il continuait, ça l’amusait. Il riait comme un enfant, d’un rire franc, qui réchauffait le cœur et qui donnait envie de rire avec lui. Mais jamais il ne venait vers moi. Jamais je ne surprenais son regard. Jamais il ne m’adressait un sourire. Je n’existais pas. Et le voir avec toutes ses lycéennes me faisait mal. J’aurais voulu lui parler comme elles font. Juste lui parler, un peu. Même si c’était d’abord de tout et de rien. Juste pour entendre sa voix. Juste pour qu’il sache que j’existais.
Depuis un an, rien ne se passait. Je ne connaissais même pas son nom. J’aurais pu abandonner mais quelque chose m’en empêchait. Il m’attirait de plus en plus. J’ai fini par ne plus savoir détacher mon regard de lui. Une petite voix me disait que je devais foncer. Mais moi, j’étais d’une timidité maladive, je le voulais mais je n’y arrivais pas. Même quand il était seul. Pourquoi ? Pourquoi j’avais tant de difficultés à l’aborder? Est-ce parce qu’il m’intimidait ? Est-ce parce que j’avais peur qu’il m’ignore ? Je ne savais pas trop. Tout ce que je savais, c’était qu’il fallait que je fasse quelque chose.
Un jour, alors que j’étais plongée dans mes pensées, répétant des phrases que je pourrais lui dire pour engager la discussion, j’ai croisé son regard. Il s’était tourné vers nous. Pourquoi ? Je n’en savais trop rien. En temps normal, j’aurais détourné la tête en rougissant. Mais il ne me regardait sûrement pas. Alors je restai là, à le fixer. Il commença à sourire et à faire un signe de main. Vers nous. Ce n’était sûrement pas pour moi m’étais-je dis au début. Mais… ma main, hésitante, bougea toute seule, et un sourire se dessina sur mon visage. Qu’est-ce que je faisais ? Je le saluais mais… il ne m’avait sûrement pas vue. Mon cœur s’emballait pour rien. Il afficha une mine surprise puis détourna rapidement la tête. Je regardais autour de moi : les autres filles bavardaient. Elles n’avaient rien remarqué. Alors, pourquoi faisait-il des signes, si elles ne lui prêtaient pas attention ? Se pouvait-il que… son geste me fût destiné ? J’espérais. Je ne faisais que espérer. Mais espérer ne menait à rien. Je savais que je devais agir ! Et ce sourire, ce signe de main, peut-être m’était-il destiné. Même si je n’y croyais pas vraiment, j’avais un petit espoir. Un minuscule espoir. Mais un espoir quand même.
Quand il eut fini son entraînement, j’étais décidée à l’aborder. Je devais le faire ! Mais lorsque je fis un pas vers lui, son visage surpris me revint à l’esprit. Non, j’allais paraître cruche, il allait se moquer de moi. Il était surpris tout simplement parce que je n’avais pas à lui répondre. Tout simplement. Alors je me suis arrêtée de marcher et j’allais rebrousser chemin, mes espoirs envolés. Qu’est-ce que je pouvais lui dire de toute façon ? Et s’il se moquait de moi, comment j’aurais pu réagir ? Je regardais mes pieds, désemparée. Pourquoi je n’y arrivais pas ? J’étais si nulle que ça ? Qu’est-ce qui n’allait pas chez moi ? Pourquoi j’étais comme ça ?
Mes yeux me piquaient. Pendant un an, je n’ai rien fait. Et ça continuerait comme ça, pour toujours. J’aurais toujours ce pincement au cœur quand il draguera les autres filles. J’aurai toujours mon cœur rempli de regrets. Je serai toujours paralysée.
J’étais à la limite de pleurer. Non, je ne devais pas pleurer, j’allais être encore plus ridicule !
Alors que j’étais plongée dans mes pensées obscures, je sentis quelqu’un me heurter de face. Je chancelai, un peu sonnée mais ça allait, l’inconnu me rattrapa. Il devait sûrement être pressé et distrait.
- Heu, pardon, excuse-moi… heu…
Cette voix me fit frissonner. Je ne l’avais jamais entendue auparavant. C’était sûrement celle d’un jeune garçon d’à peu près mon âge. J’étais curieuse de à qui elle appartenait. Et quand je levais enfin les yeux pour le voir, mon ventre se serra pendant un cours instant et mon cœur bondit dans ma poitrine.
C’était lui.
Il était là, debout sans rien dire, visiblement embarrassé. Ses yeux verts plongés dans les miens. Je ne savais pas quoi dire ni quoi faire et je me sentais rougir. Il resta planté là pendant quelques secondes en silence puis quelqu’un l’appela au loin.
- Dépêche-toi bon sang, arrête de traîner !
- Oui oui, j’arrive !
J’aimais bien sa voix. Son odeur aussi. Rien qu’en pensant à ça, les battements de mon cœur s’accéléraient. Mais maintenant, il s’éloignait. Il partait. Et je ne le verrais peut-être plus d’aussi prêt. Alors, quelque chose s’échappa de ma bouche.
- Heu… je…
Il ne m’avait sûrement pas entendu, j’avais une si petite voix. Je ne m’attendais à rien, et pourtant il se retourna vers moi. Il attendait que je continue ma phrase. Il attendait patiemment. Je n’arrivais même pas à y croire. Alors, tête baissée, je déclarai d’un trait, comme si c’était quelque chose que j’aurais voulu dire depuis des années :
- Je trouve que tu joues très bien !
Hein ? Je… je venais vraiment de dire ça ? Mais… mais maintenant il devait me prendre pour qui ? Ca ne se faisait pas de dire des choses pareilles à un inconnu ! Je regrettai déjà ces mots. Je rougissais, un peu honteuse. Mon cœur battait à tout rompre. Je m’attendais au pire, à ce qu’il m’ignore en rigolant. Je n’osais même pas le regarder. Je pensais à m’enfuir mais…
- Ben… heu… merci… heu…ça… ça me gêne un peu…
Je levai timidement les yeux. Il détournait les siens et se frottait le nez. Il avait l’air aussi embarrassé que moi. A ce moment, je l’ai trouvé vraiment mignon, avec ses cheveux bruns en bataille et ses joues un peu rouges. C’était la première fois que je le voyais de si près. Je me précipitai pour m’excuser.
- Excuse-moi, j’ai dit ça sans réfléchir, je suis désolé, je ne voulais pas t’embarrasser heu… pardon…
Il me regarda d’abord surpris puis, plus détendu. Un sourire se dessina sur son visage. Il riait… juste un peu.
- Ben, pourquoi tu t’excuses, ça me fait plaisir !
Il souriait de toutes ses dents. Un sourire juste pour moi, qui me réchauffait le cœur. Je souris à mon tour.
Son visage semblait s’illuminer. Ou peut-être était-ce mon imagination.
La personne qui l’avait appelée tout à l’heure insistait.
- Thomas ! Tu peux pas t’arrêter de draguer les filles deux secondes ?! Bon sang dépêche-toi !
- Ok, j’arrive ! Bon ben… heu… salut !
Et je le suivis du regard jusqu’à ce qu’il disparaisse, en pensant.
« Thomas, hein ? J’aime bien ce prénom. »

(…)

La semaine suivante, je le regardais comme toujours. Il s’était encore tourné vers nous avec un de ses sourires dont j’admirais la franchise. Il essaya de faire son malin une fois le ballon en sa possession mais un autre joueur la lui piqua. Il commença à rire, alors que toute son équipe était exaspérée face à sa bêtise. Moi, je trouvais ça drôle. Et quand je regardais autour de moi, je me rendais compte que j’étais la seule à rire, parmi les soupirs des autres filles.
Quand il eût fini, il se rendit comme à son habitude vers les lycéennes. Je me suis rendue compte, à ce moment-là, que je ne l’intéressais pas. Il m’avait juste parlé une fois et moi, ça me rendait déjà folle de joie. Mais en réalité, ça ne changeait rien. Je me sentais toujours aussi éloignée de lui de son entourage.
Je suis restée un moment à l’observer de loin. Ca me faisait un peu de peine, de le voir rire et sourire avec les autres. Qu’est-ce que j’espérais ? Il souriait à tout le monde, pas seulement à moi.
Je tournai les talons, ne voulant pas en voir davantage.
- Hey !
C’était encore cette voix qui restait imprimé dans mon esprit. Cette voix qui me faisait perdre tous mes moyens. Il me rejoignit en courant et arrivé devant moi, essoufflé, passa sa main dans ses cheveux ébouriffés et me demanda plein d’entrain.
- Alors, t’en pense quoi ? J’ai assuré non ?
Son visage était doux et lumineux, malgré la sueur qui perlait son front. En le voyant comme ça, je n’ai pu m’empêcher de repenser à la honte qu’il s’était faite en voulant faire son intéressant. Je pouffais de rire. Il fronça les sourcils mais ne semblait pas l’avoir mal pris.
- Te moque pas de moi ! fit-il, la mine un peu boudeuse.
Je continuais pourtant à rire, en essayant de me retenir. Il fronça encore les sourcils puis me donna une pichenette sur le front pour que je m’arrête. Je levai les yeux, il détourna un peu la tête, croisa ses bras et lança, de manière un peu maladroite :
- Tu… tu te moques de moi alors que je ne connais même pas ton nom ?
Il détournait toujours la tête. Après quelques secondes, sans la bouger, il me regarda de manière insistante. Je souris et répondis avec un seul mot.
- Laura.
Son visage s’éclaira et toujours avec ce sourire chaleureux que j’aimais tant, il déclara.
- Laura, hein ? J’aime bien ce prénom.

(…)

Deux mois étaient passés. Et chaque vendredi était synonyme de bonheur. Maintenant, il venait me parler à la fin de son entraînement. Il se vantait sans cesse, et moi je riais encore et toujours, de plus en plus. Je riais avec lui. Il me parlait rarement de ce qu’il était, de ce qu’il aimait. Je savais seulement qu’il avait un an de moins que moi. Mais peu importe, je l’aimais encore plus chaque jour. Et je me rendais compte que je ne pouvais plus m’en passer.
L’hiver apparut discrètement. Il faisait très froid mais Thomas continuait de s’entraîner. Et moi de l’admirer. Il y avait de moins en moins de filles dehors. A l’intérieur de moi, ça me faisait vraiment plaisir, vu qu’il ne pourrait draguer plus personne. Finalement, un vendredi après-midi, il n’y avait que moi. Il me souriait plusieurs fois. J’aimais depuis toujours sa détermination. Il avait beau tombé souvent, il se relevait toujours le sourire aux lèvres, malgré ses égratignures, malgré la terre sur ses mains et ses genoux, malgré les moqueries de ses équipiers. Je l’admirais aussi pour ça.
A la fin de son entraînement, il vint directement me voir. J’étais encore plus heureuse. Il portait ce jour-là une écharpe en laine grise et jaune, un peu de mauvais goût. Mais sur lui, elle semblait beaucoup plus belle. Je grelottais sur place, je n’avais ni gants, ni écharpe, ni bonnet.
Il me regarda un instant puis me gronda gentiment.
- Ne sors pas comme ça ! Tu vas être malade à force ! Si c’est comme ça, ne viens plus me voir à l’entraînement… en plus, tu dois t’ennuyer toute seule, sans les autres filles.
M’ennuyer toute seule ? Mais je ne parlais jamais avec les autres filles, elles fantasmaient toutes sur les membres de l’équipe, et leur chouchou changeait chaque semaine. Mais bon, c’était elle qu’il draguait, il devait assez les aimer pour ça.
- Alors, qu’as-tu à dire pour ta défense ?
Thomas m’obligeait toujours à parler un peu plus, à dire ce que je ressentais vraiment. Il savait que j’avais du mal pour ça. D’une certaine façon, il m’aidait à m’exprimer un peu plus. Juste un peu plus.
- Je… je n’ai pas encore acheté d’écharpe, celle qui est chez moi est trop petite…
Il soupira, puis, alors que je regardais encore mes pieds, s’approcha de moi. Il était si près que je sentais la chaleur de sa respiration. Il était si prêt que je sentais son odeur que j’ai aimée depuis qu’il m’avait bousculé. Je levai la tête. Il était si prêt… je sentais que je commençais à chauffer. Je n’avais plus froid, en un instant.
Il fronçait ses sourcils de plus belle. Je fuis son regard. Je sentis alors quelque chose de doux et de chaud enveloppé mon cou. Après avoir un peu chipoter pour me la mettre, il s’éloigna de moi et constata le résultat.
- Comme ça c’est mieux. Bon, elle n’est pas très jolie mais tu me la rendras quand tu en auras trouvée une autre.
Il souriait encore. Une vague de bonheur m’envahit. Son écharpe était si douce, si chaude et elle sentait bon. Elle sentait comme lui, mais je ne savais définir quelle était cette odeur. Tout ce que je savais c’est que ça sentait bon.
- Tu n’es pas obligé de faire ça pour moi… c’est toi qui va avoir froid… lui remarquai-je.
- Bah, je suis grand et fort ! Je peux bien tenir sans écharpe !
Il plaisantait toujours en se vantant haut et fort. Je souris mais je me sentais un peu honteuse d’accepter un tel prêt.
Il l’avait semble-t-il remarqué et après avoir bien réfléchi, me proposa, en regardant ses pieds, en marmonnant presque.
- Si ça t’inquiète tant que ça… je te propose de…d’aller faire les magasins… demain… si… si ça ne te dérange pas…
- Non ! Pas du tout ! Je serais ravie de faire les magasins avec toi !
Je lui souriais. Il commença à rougir. Et en réalisant ce que je venais de dire, moi aussi. Il se frotta le nez et fuit un peu mon regard.
- A… alors à demain midi ici même ? Ca… ça te va ?
- Heu… oui, pas de problème… alors… à demain…
- Oui… heu… à demain…
En réalité, Thomas était tout de même un peu timide. Je trouvais ça assez amusant. Et plutôt craquant. La neige commença à tomber. Mes yeux s’illuminèrent et je ne pouvais m’empêcher de remarquer.
- La première neige de cet hiver.
- Oui.
On resta pendant un moment l’un à côté de l’autre. Je le regardais longuement. Je l’aimais vraiment beaucoup.
- Bon, je vais y aller… à…à demain…
Il s’éloignait, en traînant. Et là, je fis une chose que je n’aurais jamais avant, même en armant tout mon courage. Mais je l’ai fait, parce que je n’ai jamais eu autant d’espoir et que pendant un an, je n’ai jamais osé dire ce que je ressentais et faire ce que je voulais. Et puis, cette neige m’avait encore plus donnée courage. Sans réfléchir, je l’ai appelé.
- Thomas…
Il se retourna. Je ne l’avais jamais appelé par son prénom. En voyant son visage si doux, ses cheveux ébouriffés se remplissant de flocons, mon courage se décupla. Mon cœur battait encore plus fort que quand il m’avait salué, encore plus fort que quand il m’avait bousculé et même… encore plus fort que quand il m’avait mis son écharpe autour du cou.
- Je t’aime.
J’avais dit ça le sourire serein. Autour de nous, tout était silencieux. Ces trois mots seuls raisonnaient dehors. Ses yeux s’écarquillèrent et sa bouche forma un o progressivement. Mais il ne prononça pas un mot. Pas un seul. Et moi je continuais à sourire. Puis je suis partie. Lentement, puis en courant. Je souriais toujours mais quelques larmes s’échappaient de mes yeux. Je ne voulais pas pleurer, et pourtant, je ne pouvais pas m’en empêcher.

Je m’arrêtai un instant pour reprendre mon souffle. Beaucoup de questions se bousculèrent dans ma tête. Pourquoi n’avait-il rien dit. Pourquoi ? Pourquoi j’avais fui, en courant ? Comme quand je n’osais pas lui parler, j’avais peur de sa réaction. Moi qui croyait que j’avais évolué un peu. Juste… un peu.
Je regardai le ciel, en serrant dans mes mains son écharpe jaune et grise de mauvais goût. De la neige tomba sur mon nez. Mais, je constatai avec tristesse la réalité.
C’était de la neige fondante.

(…)

J’étais sur le lieu de rendez-vous, à midi moins quart, dans le froid, emmitouflée dans cette écharpe. J’avais beau m’être peut-être fait jeter, j’espérais encore. Parce que je voulais, comme lui, pouvoir trébucher, tomber dans la boue ou m’égratigner mais me relever avec le sourire, comme si ce n’était rien. Je ne voulais plus fuir. Plus jamais. Alors j’ai attendu, le ventre serré et une boule dans la gorge. J’avais peur de sa réaction. J’avais peur de ne pas savoir quoi faire, quoi dire. J’avais peur. Mais je devais rester ici, malgré le froid.
Mais, une autre peur m’envahissait encore plus.
Celle qu’il ne viendrait pas. Tous mes espoirs seraient alors envolés. Je croyais, je croyais vraiment que j’avais une chance. Mais pourtant… j’avais peut-être faux sur toute la ligne. J’aimais penser à « peut-être » J’aurais voulu vraiment qu’il me dise que lui aussi, il éprouvait des sentiments pour moi.
Mais il n’est jamais venu.

(…)

« Où est-il ? Est-ce qu’il me fuit ? »
Tous les vendredis après-midi, je me le demandais, en soupirant. Il n’était plus là. Il avait disparu. Il n’allait plus à l’entraînement. J’avais encore une lueur d’espoir mais son intensité diminuait chaque semaine. Pourtant, il fallait bien qu’il revienne. J’allais tenir.
Des semaines passaient, puis un mois. Puis deux. Deux mois où chaque vendredi, je venais pour rien, à regarder dans le vide. Je restais jusqu’à la fin du match, comme si je m’attendais à ce qu’il surgisse de nulle part. Et je portais toujours son écharpe. Je croyais qu’il m’évitait. Mais je commençais à m’inquiéter. Seulement… à qui je pouvais demander des nouvelles ? Je ne connaissais pas ses amis, ses proches. Je ne connaissais presque rien de lui. Rien n’avait changé de ce côté-là depuis qu’on s’est parlé ce jour-là, finalement.
J’y allais tous les vendredis le cœur serré, toujours au bord des larmes. Le désespoir m’envahissait. Et un vendredi, alors que j’allais partir, j’entendis son nom. Je me retournai vivement et je reconnus vaguement deux joueurs de son équipe. Ils n’avaient pas l’air très réjoui, ils parlaient d’une manière grave. J’entendis des bribes de leur conversation, quelques mots et puis… cette phrase qui fit tout basculer.
« C’est franchement triste qu’il ait le cancer. »

Le temps s’arrêtait. Je n’entendais plus rien. Mon ventre me faisait atrocement mal. J’entendais les battements de mon cœur s’accélérer. Ces phénomènes, qui apparaissaient avant qu’une onde de bonheur m’envahisse, survenaient pour une toute autre raison, maintenant.

« Apparemment, il a fait une rechute. Tu te souviens il y a plus d’un an, il l’avait déjà non ? Mais ça s’est amélioré et il n’a plus fait de chimio… Mais maintenant…»

« Il manquait à tout le monde pendant tout ce temps ! Et maintenant ça recommence ! Bon sang pourquoi faut-il que ça lui arrive à lui ? Hein ? »
Un des joueurs donna un coup de poing violent dans les grillages.
« Hey, c’est pas comme s’il… comme s’il… Il a déjà vaincu le cancer une fois, pourquoi pas une deuxième ! Je ne veux pas penser à… »
Il s’arrêta net. Il m’avait vue. Il se tourna vers moi, embarrassé. Comme s’il avait commis une bêtise.
- Tu… tu es Laura, n’est-ce pas ?
Je ne pouvais rien articuler alors j’hochai la tête.
- Tu … as tout entendu… n’est-ce pas ?
Je répondis de nouveau par l’affirmative.
Il regarda son partenaire, l’air inquiet. Je n’hésitai pas. Ma timidité n’était plus là, ce qui comptait, c’était lui.
- S’il vous plaît, dites-moi où habite Thomas !
Ils baissèrent les yeux.
L’un des deux s’apprêtait à ouvrir la bouche quand son ami lui chuchota :
« Arrête, tu sais bien qu’il nous l’a formellement interdit ! »
… Pourquoi… pourquoi… ne voulait-il pas me voir ?
Je savais maintenant ce qu’il pensait de moi. Il ne voulait plus me voir. Mes yeux s’embuèrent, les larmes me montaient aux yeux. Même s’il ne voulait pas de moi, je ne devais pas… je ne devais pas me laisser faire. Si je voulais le voir, j’allais, le voir.
Je me suis relevée, j’ai frotté la boue sur mes genoux et mes habits et j’ai supporté les égratignures. Mais je n’ai pas sourit. Seul lui, savait sourire.
- S’il vous plaît, peu importe s’il ne veut pas de moi, je veux le voir ! S’il vous plaît !
Je sanglotais. Celui qui s’apprêtait à me parler sortit de sa poche un crayon et une feuille de papier déchirée. L’autre essayait toujours de le persuader de ne pas le faire.
- Arrête Alex, il nous a dit de…
- C’est toi qui devrais arrêter ! s’énerva-t-il. Cette fille l’aime pour de bon et je ne veux pas qu’elle ait des regrets ! Tant pis s’il l’a interdit ! Je trouve d’ailleurs ça absurde ! Ce n’est pas parce qu’on est ses amis qu’on doit obéir à tout ce qu’il dit !
- … C’est vrai, tu as raison.
Il se dépêcha d’écrire puis, me tendit le mot. Je voyais qu’il était nerveux et pressé dans son écriture. Il posa sa main sur mon épaule, me regarda dans le blanc des yeux puis me dit fermement.
- Vas-y, fonce.
Je ne bougeai pas pendant un instant. Puis, après avoir lu l’adresse. J’échappai un tremblant « merci » de ma bouche et me mit à courir.

J’avais toujours son écharpe. Mais son odeur avait presque disparue. Pourtant, je la sentais encore, et je priais pour qu’elle reste jusqu’à ce que je la lui rende.
Arrivée devant la maison, je n’hésitai pas une seconde et sonna à la porte. Une très belle femme aux longs cheveux châtains et ondulés m’accueillit. C’était sûrement sa mère.
- Bonjour ! A qui ai-je l’honneur ?
Elle me scruta du regard de la tête aux pieds et s’arrêta sur l’écharpe.
- Hum… tu es Laura ?
- Oui ! dis-je avec conviction.
- Alors, entre tout de suite et monte vite, il est dans sa chambre !
- … Merci…
- Pas de quoi.
Je me précipitai vers les escaliers et entendit la jeune femme lui crier « Tu as de la visite ! »
Je me suis approchée de la porte.
J’ai poussé la poignée.
Et je l’ai vu.

J’avais envie de pleurer. J’en avais vraiment envie. J’en avais même un haut-le-cœur.
Il avait maigri.
Il portait une casquette rouge.
Il n’avait plus ses cheveux bruns ébouriffés.
Il avait une mine triste et fatiguée.
Et surtout…
Il semblait avoir peur. Il était tétanisé. Ses yeux s’agrandissaient et j’entendais sa respiration tremblotante. Il semblait ensuite triste et… il me tourna le dos.
Etait-ce vraiment celui que j’avais connu ? Etait ce vraiment celui qui se relevait toujours avec le sourire ? Etait-ce vraiment… celui que j’aimais ?

Je voyais ses épaules tressaillirent. Il parvint pourtant à articuler.
- Finalement… tu m’as vu… dans cet état-là.
Sa voix était remplie de tristesse. Un frisson me parcourut le corps. Il tourna la tête vers moi, et me fit un sourire. Mais un sourire triste. Un sourire qui ne me réchauffait pas le cœur mais qui le serrait, qui lui faisait mal. Il baissa les yeux. Je sentais mes larmes couler. Et, le goût salé de mes larmes en bouche, je lui demandais d’une voix tremblante.
- Pourquoi… pourquoi tu ne m’as rien dit… pourquoi tu… tu ne voulais plus me voir… Je… je voulais vraiment… faire les magasins… avec toi… pourquoi tu ne m’as pas expliqué ! Tu aurais pu t’excuser ! Tu aurais pu tout me dire, j’aurais compris. Mais peut-être qu’en réalité tu ne veux pas me voir. Ou plutôt… tu me fuis. Tu fuis ! Je croyais que tu ne fuyais jamais ! Que tu te relevais toujours ! Malgré les blessures, les moqueries, la boue ! Tu te relèves toujours… toujours…Ce n’est pas normal… ce… ce n’est pas… juste… tu…
J’étais en train de m’énerver. J’avais une de ces boules dans la gorge. Et je ne contrôlais plus ce que je disais. Maintenant, j’étais incapable de parler. Tout ce qu’on entendait, c’était mes sanglots. Je ne comprenais pas. Pourquoi ? Pourquoi ne répondait-il pas ?
J’essayais de ne plus fuir son regard. Mais je ne voyais plus rien. Pleins de sentiments m’embrouillaient la tête : la déception, la tristesse, la colère, … et toujours la peur, même si j’essayais de l’affronter. J’avais encore peur de sa réaction. Mon ventre se tordait toujours autant. J’avais mal.
Pourtant, tous ses sentiments s’envolèrent en un instant.
Quand il me prit dans ses bras.

Le monde s’était de nouveau arrêté de tourner. Je vis sa casquette rouge tomber sur le sol. Il tremblait un peu. Juste un peu.
- Tu as raison… je… j’ai eu peur. J’ai eu peur… c’est pour ça que… je t’ai fui. J’ai eu peur que tu me voies, comme ça. Que tu sois dégoûtée… que tu ne veuilles plus de moi. J’ai eu peur et j’ai fui. Pour une fois.
Sa voix était différente. Elle était plus sérieuse, plus mature. Mais aussi plus poignante, plus amère.
- Je suis désolé pour tout ça… je suis désolée, vraiment… Je n’aurais pas dû. Je l’ai fait et je le regrette maintenant. J’aurais dû tout te dire, j’aurais dû t’expliquer… mais je ne voulais pas que tu aies pitié de moi. Parce que… je t’aime.
Hein ? Quoi ? Il venait de dire ces mots ? Vraiment ? Je ne rêvais pas ? C’était vraiment… pour moi ?
Ca me redonna encore plus envie de pleurer. Je recommençais à sangloter alors il continua.
- Je t’aime depuis longtemps. Depuis que je t’ai vu, derrière le grillage. Je n’osais pas te regarder pendant l’entraînement. Je ne pensais pas que c’était moi que tu regardais. Je te regardais de loin, quand tu t’en allais. Je draguais les filles, je faisais mon intéressant… pour toi, tu sais… Mais… je n’osais pas t’aborder. Ce n’était pas aussi facile qu’avec les autres filles. Je n’y arrivais pas. Je fuyais tout le temps. J’avais peur que tu m’ignores, j’avais peur que tu me rejettes. Alors, je voulais attirer ton attention. Mais je n’osais même pas regarder dans ta direction, pour voir ta réaction. J’espérais que tu viendrais me parler. J’ai espéré depuis un an.
Je n’en croyais pas mes oreilles. Ces sentiments qu’il décrivait… comment il s’est comporté… je le comprenais, je comprenais tout ! Je faisais exactement la même chose, je pensais la même chose. Il continua.
- J’ai… j’ai été très mal à l’aise la première fois qu’on s’est parlé… et ton signe de main m’avait surpris et m’avait fait plaisir… je ne m’y attendais pas… Je… je… j’ai été idiot d’attendre. Finalement c’est quand tu m’as dit que je jouais très bien, que j’ai pu être plus à l’aise. Je ne savais pas ce que tu pensais de moi… et j’avais peur. J’avais peur que tu ne m’aies même pas remarqué. J’avais peur… de tout ça… j’avais peur de tomber et de ne plus savoir me relever.
Il cessa l’étreinte et me regarda, avec le visage que j’ai toujours connu de lui.
- Alors, quand cette fichue maladie s’en ira, est-ce que… tu voudras encore de moi et est-ce que… on pourra, faire ce rendez-vous qu’on avait fixé il y a des mois ?
Il souriait. Enfin, d’un sourire franc. Celui que je connaissais.
Peu importe s’il avait eu ses faiblesses, peu importe si finalement il avait fui de nombreuses fois, peu importe s’il n’était pas exactement l’image que je me faisais de la détermination même. Il s’était finalement relevé avec le sourire. Malgré les peurs, malgré tout.
Une onde de bonheur m’envahit, comme à chaque fois. Même s’il n’avait pas ses cheveux, même s’il avait maigri, il rayonnait en ce moment même et toutes ses choses superficielles ne pouvaient altérer son éclat. Je lui souris moi aussi.
- Oui !
- Promets-moi de ne pas tomber amoureuse de quelqu’un d’autre avant que je ne sois guéri ! Hein ! Hein ? Quand j’aurais de nouveau des cheveux, on sortira, on s’amusera ensemble, on apprendra à se connaître et on se créera de bons souvenirs, oui ?
Il parlait comme un enfant. Je me mis à rire.
- Oui, promis !
C’est ainsi que je suis partie, après avoir essuyé mes larmes. J’allais garder son écharpe jusqu’à la fin. Jusqu’à ce qu’il guérisse complètement.
Seulement… en pensant à ça… je revoyais ses deux amis inquiets.
Et je me suis rendue compte… qu’il n’allait pas forcément guérir.
Tout d’un coup, la peur m’envahit de nouveau. La peur de le perdre à nouveau.
La peur qu’il meurt du jour au lendemain.
La peur de ne plus le voir.
Pour toujours cette fois.

(…)

Je retournais chez eux chaque vendredi, pour lui parler, le soutenir. Mais il n’y avait jamais personne chez lui. Sauf un jour. Juste un. Sa mère m’ouvrit et me fit entrer. Thomas n’était pas là. Mais elle me servit un bon chocolat chaud et commença à parler de lui, à me poser des questions. J’apprenais beaucoup de choses sur lui, sur ce qu’il aimait, sur sa vie. Mais elle me posa surtout beaucoup de questions. Et puis, elle parla du cancer. Elle parla de ses difficultés, de sa fatigue, de sa peur du regard des autres, de la première fois où il avait perdu ses cheveux. Quand il se sentait moche, faible et incapable. Quand il perdait espoir à cause de tout ça. Heureusement, il a commencé à se battre, en pensant que s’il mourrait, il ne pourrait plus jouer au foot et perdrait tous ses proches. Il retrouva espoir et il n’eut plus besoin de faire des chimiothérapies. Le cancer était parti. Mais pas pour de bon, malheureusement.
Elle finit par me dire, en me regardant de manière tendre.
- Tu sais, maintenant, il ne se bat plus uniquement pour le foot et ses proches. Il se bat aussi pour toi. Il t’aime vraiment, tu sais. Je le voyais dans ses yeux quand il parlait de toi. Même s’il niait toujours son amour.
Elle rit.
- Dans quel hôpital se trouve Thomas ? demandai-je enfin.
Elle posa la tasse de chocolat chaud qu’elle tenait en main. Puis, elle m’indiqua l’adresse.
- C’est à cinq kilomètres d’ici. Je peux t’accompagner si tu veux.
- Non, ça ira, je vais prendre le bus.
Le téléphone sonna.
- Bon, je ne vais pas vous déranger plus longtemps, au revoir.
- Oui, à bientôt et… s’il te plaît, soutiens toujours mon fils le plus possible et ne cesse jamais de l’aimer. Il en aura besoin.
- Comptez sur moi !
Je l’entendis à peine articuler « Allô ? » quand je suis sortie. Je me précipitai pour prendre le bus.
Pendant tout ce temps, j’ignorais sa maladie. J’ignorais tout. Mais maintenant, j’allais rattraper le temps perdu et le soutenir, rester à ses côtés. Je l’aimais. Je l’aimais pour de bon.

J’étais enfin arrivée à l’hôpital, après quelques minutes de marche dans la ville. Il y avait un monde fou. Tout était blanc : les murs, le plafond, les médecins, tout. Je n’avais jamais été dans un hôpital. La mère de Thomas m’avait dit qu’il faisait souvent les examens au 2ème étage. Je n’ai pas perdu de temps à demander à l’accueil. Je me précipitai à monter les marches.
- Qu’est-ce que…
Comment… comment cela se faisait-il ? Sa mère était là ! Alors que je l’avais vu il y a une demi-heure ! Et… un inconnu, aussi. Et puis pleins de gens que je ne connaissais pas.
Je décidai de m’approcher. Je ne voyais pas leur visage. Ils regardaient tous dans un des locaux. Un médecin en sortit. Et il dit d’une voix grave et tranchante.
- Nous n’avons rien pu faire.
Et là, la mère s’écroula. L’inconnu la soutenait. Et les inconnus commencèrent à pleurer.
Et c’est là que j’ai compris.

J’accourais, espérant que je rêvais, que je me trompais. Mais…
Il était là, dans un lit d’hôpital, paisible.
Ses yeux étaient fermés, il ne bougeait plus.
La mère ne m’avait même pas vue. Elle pleurait de toutes les larmes de son corps, l’inconnu lui frottait le dos pour la calmer, mais ses yeux étaient embués. Les autres frappaient leur poing sur le mur, s’écroulaient les uns sur les autres en fondant en larmes ou essayaient de se retenir.
La femme hurla, en sanglotant.
- Il est mort ! Mort ! Pourquoi… pourquoi mon seul et unique fils ? Pourquoi !
Les mots raisonnaient en moi.
« Il est mort »
« Il est mort »
« Il… est… mort »
Je m’écroulai au sol, à genoux, posant ma main sur la vitre donnant sur la chambre. Il était parti. Je n’allais plus jamais entendre sa voix, son rire cristallin. Je n’allais plus jamais le voir jouer au foot, faire son intéressant, draguer les filles. Plus jamais. Plus jamais.
Plus jamais.

Quelque chose se vida en moi. Je revoyais tous ces moments que j’ai vécu avec lui : quand il m’a fait un signe de main, quand il m’a foncé dedans, quand il m’a parlé pour la première fois, quand il me parlait de tout et de rien et vantait ses exploits, quand il passa son écharpe jaune et grise autour de mon cou, quand il me prit dans ses bras et me dit « je t’aime ». C’était la dernière fois que je l’avais vu. De toute ma vie.
De nombreuses questions vinrent se mêler dans ma tête. Si j'avais su qu'il était malade, si je l'avais soutenu, est-ce que ça aurait changé quelque chose? Est-ce qu'il se serait battu encore un peu plus? Et si je lui avais parlé depuis longtemps, si j'avais su qu'il m'aimait, si on était sorti ensemble, est-ce que ça aurait changé quelque chose?
Non, ça ne changeait rien. Il serait parti, plus tard peut-être.
Et puis, je ne pouvais plus rien changer: il était mort maintenant et je n'avais rien pu faire. Je n'aurais pu rien faire. Je me sentais si impuissante, si nulle, si inutile.
Je n'ai jamais servi à rien. Je n'ai jamais rien su faire pour lui. Je ne le connaissais pas. Je l'ai toujours su.
J'avais envie de crier. J'avais envie de hurler ma douleur. Mais rien ne sortit. Je n'arrivais même plus à pleurer. Je ne semblais pas aussi triste qu'eux et pourtant.
Ça faisait mal.

(...)

Lors de son enterrement, il y avait un monde fou. Mais je ne connaissais personne. Juste sa mère, et ses deux amis joueurs de foot. Je me rendais encore plus compte que je ne le connaissais pas.
Quelqu'un fit un discours, je n'écoutais même pas. J'étais plongée dans mes pensées. J'étais vidée. J'allais toujours au terrain de foot le vendredi, il n'y avait plus personne mais... j'avais l'impression qu'il allait surgir de nul part, j'avais l'impression qu'il allait à nouveau me sourire. Et là, à l'enterrement, je pris conscience à nouveau de la réalité. Ça faisait comme un poignard qui transperçait le coeur. Je ne le reverrai plus jamais. Cette vérité, je devais l'accepter.

Quand toute la cérémonie fut finie, je sentis quelque chose sur mon cou. C'était l'écharpe. Je devais la rendre. Elle ne sentait même plus Thomas. Je n'avais même plus son odeur près de moi.
Je m'approchai de la mère, elle me regarda pleine de tristesse. Je lui tendis sans broncher l'écharpe. Elle la repoussa.
- Garde-la. Garde la en souvenir. Pour ne jamais l'oublier.
L'oublier. L'oublier? Allais-je vraiment l'oublier?
Je serrai l'écharpe très fort entre mes mains. Je regardais dans le vide. Et là, d'un seul coup, des larmes me montèrent aux yeux. Les premières depuis sa mort. Toutes les larmes que j'avais accumulée mais que je n'avais pas la force de libérer. Elles ruisselaient si facilement maintenant.
Elle me prit dans ses bras. Même si je ne la connaissais pas vraiment, je me blottis contre elle en pleurant comme une enfant. J'hurlai toute la douleur que j'avais accumulée dans son épaule. Elle ne m'arrêta pas. Je commençai à parler, à parler de mes peines, de mes regrets, des questions que je me posais. Elle m'écoutait sagement, alors qu'elle était presque une inconnue pour moi. Mais, connaître vraiment quelqu'un, ça voulait dire quoi? Faire partie de la vie de quelqu'un, qu'est-ce que ça signifiait, au juste?
Quand j'eus fini, elle dit simplement.
- On a tous des regrets. On est tous tristes. On a tous envie que ça se soit passé autrement. Mais malgré ses égratignures, malgré cette boue sur nos mains, nos vêtements, malgré tout, on se relève et on va de l'avant. Même s'il faut du temps, on peut toujours y arriver. Et surtout, il ne faut jamais oublier tout ce qui s'est passé avant, tous nos efforts, toutes les bonnes choses qu'on a vécues. Il faut toujours garder ça à l'esprit. Promis?
- Promis... sanglotai-je.
Je continuai à pleurer. Je le revoyais, déterminé, souriant. Je le revoyais encore et encore. Puis, quand j'avais assez pleuré, je regardai le ciel. Des flocons tombaient depuis tout à l'heure. Je les sentis tomber sur mon visage.
- Cette neige-là c'est de la vraie, elle va tenir. C'est la première vraie neige de cette année.
- Oui. C'est vrai.
Et nous restâmes ainsi, à regarder la neige tomber et se mêler à nos cheveux, en souriant.

Fin

 

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Alors, qu'en pensez-vous? Combien de mouchoirs avez-vous utilisés?

J'espère que ça vous a plu, tout de même! N'hésitez pas à commenter!

Bisouilles les gens! ♪

Lichan! =3

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3 novembre 2009 2 03 /11 /novembre /2009 16:11
Bon, le titre est provisoire, je l'aime pas trop alors si vous voulez, proposez-moi donc un titre! ^^

Voici voilà, un one-shot tout chaud sorti de mon esprit prêt à être lue sans modération!

Fiche d'identité:

Titre: (temporaire) Indifférence
Manga: Naruto
Genre: Heu, c'est un peu psychologique... je vois pas d'autre trucs...
Résumé: Quand une jeune fille ayant perdu le goût de tout depuis qu'elle ne regarde plus ces cerisiers en fleur qu'elle aimait tant se rend compte de son indifférence grâce à un prof de français peu banal, ça donne ce one-shot!
Commentaires: A la base ça devait être un amour impossible entre un prof et un élève mais ça a dérivé complètement vers un truc psychologique et philosophique (moi qui ne suis pas douée en philosophie....) donc c'est un one-shot un peu par accident qui s'est fait naturellement. Le seul truc qui n'a pas changé dans le scénario de base se sont les personnages.
Attention, le caractère du personnage principal est très différent.... enfin, dans ce one-shot. J'ai franchement dérivé sur un sujet que je ne maîtrise p'têtre pas forcément, ça m'énerve mais c'est comme ça, je suis quand même contente de ce one-shot....
De plus, le style d'écrit est plutôt très simple (le vocabulaire pas très recherché) donc je sais pas... dites moi si vous avez aimé, ce serait bien! Merci et bonne lecture!

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C'était une journée d'avril comme les autres...

 

Ce matin-là, comme tous les matins, je me mirais maintes et maintes fois dans la glace. Je me coiffais et me recoiffais, j'ajustais et réajustais le col de ma chemise, enfin bref, je me préparais soigneusement... à aller au lycée. Non, je n'allais pas à un rendez-vous. Mais j'aimais toujours me préoccuper de mon apparence. Non, je ne cherchais à séduire personne: je n'étais encore jamais tombée amoureuse. C'était juste une manière de rester respectable et normale pour les autres.

 

Toujours fraîche et souriante, je lançai joyeusement à ma mère qui sortait de la douche "A ce soir!" comme à mon habitude.

Mon quotidien n'avait rien de palpitant. Il se résumait en ces quelques mots: école, travail et maison. Je ne sortais presque jamais, je n'invitais et n'était invitée par personne.

Sur mon chemin, je ne les remarquais plus, ces cerisiers bordant ma route. Pourtant, il n'y a pas si longtemps, je flânais et je les admirais, surtout au printemps, où leurs fleurs avaient enfin éclos pour mon plus grand bonheur. Maintenant, même si avril pointait le bout de son nez, jamais je ne prenais le temps de regarder autour de moi. Pourquoi, me diriez-vous? Je ne suis pourtant ni déprimée, ni emplie de chagrin ou de colère, au contraire: aucun sentiment ne me submergeait. J'étais une coquille vide, sans âme, sans motivations. Comme ma coquille ne contenait rien de bien important, je m'efforçais d'en prendre soin, de la regarder. C'était je crois la seule chose que j'admirais.

 

Ennuyeuse. Voilà comment je qualifiais ma vie. Comment faisait-il, mon meilleur ami, à rire aux éclats toutes les secondes pour un rien et d'un rire si clair et si sincère qu'il en devenait contagieux? Comment pouvait-on avoir de si grandes ambitions, de si grands rêves? Moi, je ne crois plus aux rêves. Depuis que je ne regarde plus ces cerisiers en fleurs.

 

Tiens, Ino, je ne l'avais même pas remarquée. En la voyant si enjouée arriver vers moi, je ne pus m'empêcher de repenser à notre enfance, quand nous courions dans les plaines en riant pour je ne sais quelle raison puis quand, épuisées, nous nous étalions sur l'herbe humide discutant de tout et de rien. J'ai l'impression d'être usée maintenant. Cette petite étincelle que j'avais s'est éteinte avec le temps. Pourtant, elle, son étincelle brille toujours et cherche à raviver la mienne, en vain.

Maintenant, elle me parlait. Sûrement de ce garçon qu'elle dévorait des yeux. Parfois, je l'enviais: elle au moins, elle semblait heureuse. Moi, je ne pouvais que sourire pour préserver mon image de fille sans histoires. Je hochais la tête de temps à autres, par respect, pour lui faire croire que j'étais captivée par son monologue.

 

Mon meilleur ami nous rejoignis, tout sourire. Il parlait tellement fort que je ne pouvais que l'écouter.

- Salut les filles, ça va?

- Aucun problème! articulai-je en essayant de paraître la plus naturelle possible.

- Vous saviez qu'il y avait un nouveau prof au lycée?

- Naruto, il est arrivé il y a une semaine déjà! T'es une guerre en retard comme toujours!

- Oups, désolé.

Il y a quelques mois encore, j'aurais fait la même réflexion qu'Ino, en lui donnant en prime un coup sur la tête en insistant bien sur le fait qu'il était idiot. Mais maintenant....

- Dis, tu n'es pas très enthousiaste ces temps-ci, t'es sûr que ça va? me demanda Naruto.

- Non non, ne t'inquiète pas, tout va bien!

- Je te trouve tout de même bien calme!

- J'ai simplement décidé de devenir moins agressive.

Cette réponse ne semblait pas le satisfaire. Il se gratta la tête puis se tourna vers Ino sûrement plus prompt à discuter que moi.

C'est difficile à imaginer mais avant, j'étais très impulsive et je parlais souvent pour ne rien dire. Je me rends compte maintenant comme cela a dû être difficile pour mes compagnons de me supporter. Mais je crois aussi... que ça leur manque.

 

Sans m'en rendre compte, j'avais atterri dans ma classe et je m'étais assise à ma place habituelle. Un brouhaha infernal se mit en place doucement, comme le professeur de français n'arrivait toujours pas.

Après quelques minutes d'attente, la porte s'ouvrit enfin. Mais ce n'était pas le professeur de français habituel qui apparut, c'était un homme plutôt jeune mais pourtant aux cheveux grisonnants un peu dans le vent, habillé de manière classe mais à la fois décontractée mais qui surtout portait un étrange masque sur le visage. En y regardant de plus près et en fouillant mes souvenirs, mon cerveau l'identifia comme un personnage que j'avais déjà croisé auparavant dans les couloirs: c'était lui, le nouveau dont parlait Naruto tout à l'heure.

Personne ne semblait l'avoir remarqué, sauf moi. Étrange, moi qui ne remarquais jamais rien.

Il plaqua violemment les paumes de ses mains sur le bureau, ce qui eut effet de calmer les élèves. Un "ooooooh" mêlant admiration et surprise raisonna dans la classe.

- Bonjour à tous. Votre ancien prof de français étant indisponible pendant toute l'année scolaire qui va suivre, je le remplace. Je me nomme Hatake Kakashi mais appelez-moi Kakashi.

Un autre "oooooh" entièrement d'admiration cette fois raisonna encore dans la pièce. Je sentais derrière moi le regard des groupies qui tombaient déjà sous le charme de notre nouveau professeur principal.

- Nous allons commencer où vous étiez arrivé. Prenez votre bouquin à la page 216 et....

A partir de ce moment, je déconnectai. Je fixai un point au tableau tout en prenant mon livre tel un automate. La journée s'annonçait déjà fort palpitante.

 

Les semaines passèrent. Je compris en peu de temps que ce Kakashi arriverait toujours en retard. Ça ne m'intriguait pas plus que ça. Mais par contre, cela me dérangeait un peu: le brouhaha qui précédait son arrivée me fatiguait.

Un jour, il nous posa une question très simple et pourtant compliquée pour moi.

- Quel est votre but dans la vie?

Naruto s'empressa de clamer qu'il désirait devenir président coûte que coûte. Ino rêvait elle de rencontrer l'homme de ses rêves. Chacun s'exprimait avec enthousiasme. Bien entendu, il fallait qu'il me remarque.

- Et toi, la fille aux cheveux roses? lança-t-il, comme il n'avait toujours pas intégré nos prénoms, quel est ton but dans la vie?

- Je ne sais pas... répondis-je sans réfléchir et toujours avec ce sourire poli et courtois dont j'avais le secret.

Il fronça les sourcils puis répéta la question. Je me contentais de répondre toujours sur le même ton "Je ne sais pas." comme si je m'attendais à ce que cette réponse le satisferait.

- Bon, je crois bien qu'il est inutile d'insister. Peut-être cela passera-t-il mieux par écrit.

Pourquoi s'acharnait-il? Je ne représentais rien, parmi la poignée d'élève à qui il enseignait. Pourquoi voulait-il tant une réponse?

Il nous ordonna de prendre une feuille et d'y noter tout ce qui nous passait par la tête quand il posait cette question: "Quel est votre but dans la vie?"

Je voyais au loin Hinata, une fille plutôt timide, qui s'était mise à remplir la feuille sans réfléchir. Elle n'avait pas eu le courage de s'exprimer et le prof n'avait pas autant insisté qu'à moi. Pourquoi?

Je ne m'en était pas rendu compte mais, c'était la première fois, depuis que je ne regardais plus ces cerisiers en fleur, que quelque chose me turlupinait autant.

La sonnerie retentit et chacun dût rendre sa rédaction au professeur.

Il s'approcha de moi et réclama la copie, visiblement impatient. Je lui tendis sans aucune honte une feuille vierge. En y réfléchissant, cela était contraire à l'image respectable et propre que je voulais préserver. Il me regarda d'une manière étrange puis me rendit ma copie blanche.

- Je vois que tu es très expressive. remarqua-t-il ironique.

Malgré cette remarque, je ne me révoltai pas. J'étais plongée dans mon mutisme.

- Sache tout de même que j'attends une réponse. Et j'attendrai le temps qu'il faut.

Il n'ajouta pas un mot. Je le vis s'éloigner et ranger les copies. La salle de classe était vide. Il n'y avait que lui. Et moi.

Mais moi, je n'étais qu'une jolie coquille vide, une poussière dans ce monde agité que je ne comprenais pas. Comment pouvait-on avoir une motivation?

- Tu sais, Sakura Haruno, commença-t-il, se remémorant du prénom inscrit sur ma feuille, tout le monde a un but dans la vie. Qu'il soit ambitieux ou pas, tout le monde a un rêve dans ce bas monde. Je suis sûr qu'au fond de toi, tu en as un.

Une question me brûla les lèvres. Depuis quand je n'avais pas posé de questions? Sûrement depuis que je ne regardais plus ces cerisiers bordant ma route.

- Et vous, quel est votre but dans la vie?

- Moi? Oh, il est tout simple! Mais... je ne te le dévoilerai pas tant que tu ne m'auras pas dit le tiens.

Il voulait jouer avec mes nerfs?

- Pourquoi! Pourquoi insistez-vous pour que je vous donne une réponse! Je vous l'ai dit, je ne sais pas!

- Pour moi ce n'est pas une réponse.

Quoi? Je commençais à m'énerver? Impossible... pourquoi ce prof captait-il mon attention?

- Si tu veux remplir ta coquille, ouvre-la!

- Quoi?

Il s'en alla sur ses mots, me laissant seule dans cette classe vide.

Je me levai, mon sac sur le dos, prête à rentrer chez moi. Des questions, encore des questions. Elles se noyaient dans ma tête. Comment une coquille vide pouvait donc se poser des questions? Comment une fille ne se souciant de rien mise à part de son image pouvait-elle essayer de chercher, juste pour une personne, un but dans sa vie?

Je franchis la porte, le couloir était désert. Je marchai regardant droit devant moi, la tête haute et toujours droite, même si personne ne me voyait. Enfin, presque.

Je me retournai soudain pendant ma marche, sentant une présence. Et là je le revis. Il était là, je le voyais à peine mais pourtant je savais qu'il souriait. Malgré la distance, malgré son masque, je le sentais, il souriait. Il me souriait.

Mon cœur commença à battre plus vite et plus fort. Je savais sans me regarder dans une glace que mes yeux s'écarquillaient et que ma bouche forma un "o" de surprise. Quelqu'un venait de fendre une partie de ma coquille. Et ce quelqu'un, c'était lui, Kakashi Hatake.

 

Le lendemain, rien ne se passa. Le jour d'après non plus. Et le jour encore après non plus. Seulement, moi, je sentais que quelque chose se passait. Mais je ne voyais pas quoi. Peut-être que ma coquille m'empêchait de voir.

Ce jour-là, c'était la première fois que j'avais envie que cette fichue coquille disparaisse. Cette coquille qui a enfermé mon cœur et qui l'a vidé de tout, depuis que je ne contemplais plus les cerisiers en fleur.

Les jours s'écoulèrent. Ce Kakashi ne m'interrogea plus sur cette question. Je croyais qu'il avait oublié. Je croyais qu'il m'avait oublié. Il était normal, pour quelqu'un d'aussi brillant, d'ignorer une fille sans âme ni ambition.

Même s'il ne revint pas sur cette question, je continuais de chercher un but à ma vie. Je comptais un jour arriver devant lui et lui dire "Ça y est, je sais enfin répondre à votre question."

Ce fut le temps des examens. J'étudiais sans relâche. Je ne savais même pas pourquoi. Finalement je n'avais toujours pas trouvé mon but dans la vie: je croyais que je l'avais trouvé, de part cette envie de travailler. Mais ce n'était pas parce que je voulais réussir que je faisais ça. Alors, c'était pour quoi?

Je n'avais aucune crainte. J'aurai les points que je mérite. Ces gens stressés, attendant leurs résultats, réussir était-il leur but dans la vie? Non. Alors pourquoi accorder de l'importance à tout cela? Moi même je ne comprenais pas pourquoi je m'étais mise à étudier. Peut-être parce que je n'avais rien de mieux à faire.

 

A la veille de l'annonce des résultats, j'étais sereine, ou plutôt indifférente. Oui, c'était ce mot que je cherchais, ce mot qui définissait mon humeur de tous les jours. L'indifférence, je la côtoyais et elle était devenue mon compagnon. Elle s'était installée dans ma vie sans que je n'y prenne garde, régnant sur tous les autres sentiments humains.

Alors que je prenais le dernier pot de confiture de framboise du rayon, je vis dans le rayon parallèle au mien une tête qui m'était familière. Habituellement, je ne l'aurais pas remarquée. Mais il s'agissait de mon prof de français. Que faisait-il là? La question était bête, il faisait ses courses comme tout le monde. Il ne semblait pas m'avoir vue. Peut-être même qu'il ne me croiserait pas du tout, prenant un autre chemin que le mien.

Je saisis le pot rapidement et m'apprêtait à le poser dans le panier quand je sentis une présence derrière moi. Comme ce jour où il était là, à me sourire. Seulement là, il était beaucoup plus proche.

Il souriait, sans même le regarder je savais qu'il souriait. Comme la dernière fois.

- Oh, c'était le dernier pot de confiture de framboise. C'est dommage.

Je pris la peine de me retourner. J'aurais sûrement poussé un hurlement de surprise si je n'étais pas dans un supermarché. Il posait sa main sur mon épaule et sa tête ahurie était juste à côté de la mienne.

- Bien le bonjour mademoiselle Haruno!

Je pensais qu'il ne serait pas utile d'articuler ne serait-ce qu'un mot de politesse.

- Vous aimez les framboises?

- Pas spécialement mais ma mère en raffole.

Pourquoi lui parlai-je de framboise? Étais-je en train de devenir idiote?

- Alors, cette question, vous y avez pensé?

- Oui...

Non, je n'étais pas censé le lui dire! Je ne voulais pas qu'il soit satisfait de son sadisme.

- Et la réponse, toujours pas j'imagine.

- Non, toujours pas.

Il se redressa. Je tournai la tête. Et là, il me regarda longuement. Je ne savais pas comment traduire l'expression émise de son visage.

Si c'était n'importe qui d'autres, cela ne m'aurait pas dérangé. Mais là, la gêne prit le dessus sur l'indifférence.

Je détournai la tête. Pourquoi me fixait-il comme ça? Qu'est-ce qu'il attendait?

- A....arrêtez de me regarder comme ça!

- Oh, excuse-moi! Bon, je m'en vais terminer les courses, à bientôt!

Il s'apprêtait à s'en aller mais il s'attarda sur de la confiture de fraise, qui ne semblait pas être à son goût.

Il allait repartir, il allait s'en aller. S'éloigner de moi. Pourquoi? Pourquoi voulais-je... qu'il reste?

- Attendez! suppliai-je presque sans m'en rendre compte.

Kakashi se tourna vers moi. Il ne paraissait même pas surpris. Vite, je devais inventer quelque chose à dire!

- Heu, si vous aimez tellement la confiture de framboise, tenez....

Je lui tendis le précieux pot de confiture qu'il saisit toujours avec ce sourire que je ne voyais pas à cause de son masque mais que je pourrais sentir à des kilomètres à la ronde.

- Tu te sens seule?

- Un peu.

Tiens, je lui avais répondu directement. Pourquoi? Avais-je envie de me confier à lui? A mon prof?

- Tu n'as aucune raison de te sentir seule. Tu te sens seule à cause de ta coquille coupée du monde. L'indifférence, c'est le nom que je donnerais à ta coquille.

Et sur ces mots, il s'en alla, comme s'il n'avait jamais été là.

Je continuai mes achats mais mon état d'esprit était différent: perturbé et agité. Depuis quand cela ne m'était pas arrivé? Plus la peine de se poser la question, je le savais: depuis que je ne regardais plus les cerisiers qui bordaient le chemin.

L'indifférence, hein? L'indifférence serait la cause de tout? L'indifférence serait... nuisible? Cette indifférence que j'ai pourtant traîné sans qu'elle ne me dérange, maintenant, il s'avérait qu'elle soit la raison de ma perte d'humanité.

Moi qui croyait qu'avec cette indifférence comme compagnon, je ne me sentirais plus seule. Il n'en est rien, maintenant. L'indifférence ne me permettait pas de répondre à toutes ces questions que je me posais. Et surtout à cette question: quel est le but dans ma vie?

 

Le lendemain, je croisai dans la rue Ino et Naruto. Ce dernier m'aborda chaleureusement. Pour la première fois, j'eus envie de sourire sans pour autant vouloir préserver mon image "polie" que je dégageais.

- Sakura-chaan! C'est aujourd'hui qu'on saura si on passe ou pas, j'espère que tout ira bien pour toi!

Je me demandais toujours pourquoi se souciait-il de moi alors que c'était lui le plus en danger parmi nous.

- Sakura, est-ce que ça va? On ne te reconnait plus! s'inquiéta Ino.

Voyant que je ne répondais pas, elle s'adoucit et posa sa main sur mon épaule, me regardant droit dans les yeux.

- Tu sais, si tu as problème, on sera toujours là pour toi. Tu peux compter sur nous!

- Ouais, n'hésite pas si t'as un problème!

Je ne répondis rien. Je me contentai de leur sourire. Parce que j'en avais envie.

Ils sourirent à leur tour. Ce jour-là, je pus remarquer qu'Ino et Naruto possédaient de très beaux yeux bleus. C'était la première fois que je le remarquais. Et la première fois depuis que je ne regardais plus les cerisiers que quelque chose m'émerveillait autant.

Je sentais que ma coquille se brisait peu à peu.

Il avait raison: je n'étais pas seule.

 

Finalement, même après tout ce temps, je ne savais toujours pas répondre à cette question: quel était mon but dans la vie. A la vue de mes résultats, pour la première fois, le sentiment de fierté m'envahit. Je renaissais, peu à peu. Ma coquille se remplissait petit à petit. Peut-être n'était-elle plus aussi reluisante qu'avant mais ce n'était pas cela qui comptait: c'était ce qu'elle contenait.

 

Naruto et Ino étaient là, ils me félicitèrent. Ils avaient toujours été là. Je n'avais pas besoin de l'indifférence pour me sentir moins seule, j'avais besoin d'eux. De leur chaleur, de leur amitié.... et dire que tout ça a sans cesse était près de moi, même quand ma coquille restait vide.

L'indifférence rend tellement aveugle.

 

Le jour de la rentrée, je me sentais bien. Je recommençais à parler de tout et de rien. Mes amis semblaient si heureux.... qu'est-ce que ça me remplissait de joie! Ma vie ennuyeuse ne l'était plus, pourtant elle n'avait pas tellement changée: c'était moi qui avait changé. Mon indifférence qui s'en était allé définitivement.

 

Un rayon de soleil m'éblouit. J'eus envie de rire sans raison. Et je ne me retins pas. Mon rire fut contagieux, comme celui de mon meilleur ami. Maintenant, je savais comment il faisait: il riait sincèrement, quand il en avait envie. Et naturellement, son entourage le suivait. Ces choses simples suffisaient à rendre notre vie moins ennuyeuse et monotone. Pourquoi ne l'ai-je pas compris plus tôt?

 

Je m'installai donc à ma place habituelle. Notre premier cours de cette année scolaire allait débuté. Et c'était le cours de français. J'allais le revoir, celui qui m'avait fait ouvrir les yeux. Il n'avait pourtant pas fait grand-chose... il avait juste été là. Je ne le remercierai jamais assez.

C'est pourquoi, je devais répondre à sa question.

Je m'attendais à ce que ce brouhaha habituel continue pendant de bonnes minutes. Mais ce n'est pas Kakashi Hatake qui entra, c'était notre ancien prof de français. Le bruit s'arrêta à son arrivée. Des chuchotements fusèrent.

Que croyais-je? Ce n'était qu'un remplacement! Il devait partir tôt ou tard.

J'avais pourtant envie de le revoir. J'avais envie de lui répondre.

 

Et, tout d'un coup, la réponse me parut évidente.

Je devais le lui dire.

Je devais le retrouver.

 

Dès que la cloche sonnât, je m'empressais de courir, courir. Je devais le retrouver. Et lui dire.

 

J'entrai dans le supermarché.

Je cherchai des yeux le rayon des confitures.

Et je le vis. Ses cheveux grisonnants, son masque cachant une grande partie de son visage, son style à la fois classe et décontracté. Il cherchait sûrement encore ce pot de confiture à la framboise.

Je n'hésitai pas une seconde. Je marchai vers lui, dénichant au passage le dernier pot de confiture tant recherché.

Je le pris et le lui tendis. Il se retourna.

- Ce n'est pas ça que vous cherchez?

- Oh si, merci Sakura!

Il me fixait toujours du regard. Je crois qu'à ce moment, je rougissais. Je pris une grande inspiration et...

- Je sais! Je sais maintenant quel est mon but dans la vie.

- Ah oui? Alors quel est-il?

- Mon but dans la vie.... est d'être heureuse. Et de rendre heureux ceux qui me rendent heureux. C'est ça, mon but maintenant.

- Oh....

- Et vous! Quel est votre but dans la vie?

- Il est le même que le tiens Sakura. Être heureux et rendre les gens que j'aime heureux. Et tu fais partie de ces gens.

Il posa sa main chaleureuse sur mon épaule. Je le sentis encore, son sourire.

- Merci.

Il me remerciait? Mais non, c'était à moi de le remercier.

- Mais non, c'est moi qui dois...

Il avait disparu.

- ...vous remercier.

Je ne savais pas pourquoi mais j'avais l'impression que je ne lui parlerai plus avant longtemps.

J'étais sûrement en train de sourire.

"Merci..." pensai-je encore de tout mon cœur.

 

Alors que je m'éloignai du rayon, je me retournai une dernière fois. Je le vis remettre le pot de confiture de framboise là où il était. Normal, il en avait déjà acheté hier, pourquoi en prendre un nouveau?

Il me vit encore une fois et me sourit. Je lui rendis son sourire.

Il n'était plus nécessaire de le regarder à présent. Je savais que je ne le reverrai plus.

 

Il avait juste attendu ma réponse.

Pour ensuite disparaître.

 

Je sortis du supermarché. Je croisai comme toujours mes meilleurs amis. Nous parlions encore de tout et de rien. J'étais heureuse. Il ne restait plus qu'à ce que ça dure. Et à ce que mes amis et ma famille le soit pour le restant de leur vie.

 

Le lendemain, sur le chemin de l'école, je m'attendais à une journée comme les autres. J'allais encore insister sur le fait que Naruto était idiot. J'allais encore recevoir des remarques sur ma coiffure d'Ino ce qui entraînerait une dispute... qui se terminerait pas un fou rire.

Alors qu'ils me parlaient justement, Ino remarqua.

- Tu as un truc dans les cheveux Sakura!

Je m'empressais de l'enlever. C'était...

- Un pétale de fleur... de cerisier?

Et là, je levai les yeux. Et je les vis: ces cerisiers en fleurs magnifiques qui perdaient un peu de leurs pétales. Ces cerisiers que j'avais ignoré... jusqu'à ce que je rencontre celui qui m'a sauvé, Kakashi Hatake.

 

C'était une journée d'avril comme les autres...


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En deux jours, 7 pages Word en Time new roman 12... pfiouuuu c'était dur....
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23 juin 2009 2 23 /06 /juin /2009 15:29
Titre: Hello
Manga: J'en avais un en tête mais finalement, on peut imaginer.
Type: Drame
Musique:  Hello - Evanescence
Résumé: Si je devais résumer,je dirais de lire les paroles de cette chanson
Commentaires: C'est une des plus tristes chansons que j'ai jamais écouté... d'ailleurs, l'histoire de la chanteuse, en tout cas, ce qu'elle raconte est poignant... ça m'a fait pleuré, surtout en regardant un AMV de Negima avec cette chanson. J'ai vraiment voulu être fidèle aux paroles... j'espère que c'est réussi. Bonne lecture!

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Song-fic: Hello

 

 

 

Playground school bell rings again (La cloche sonne encore dans la cour de récréation)
Rain clouds come to play again (Des nuages pluvieux viennent jouer à nouveau)

 

De mes yeux bruns je regarde les arbres et leur cime chatouillant les gros nuages gris annonçant un violent orage, je sens la légère brise humide dont les fines gouttelettes qui la compose se déposent sur ma peau et sur mes cheveux, j’entends des pas, des murmures, de l’agitation. Puis, je ferme les yeux et sourit faiblement. Pourtant, alors que je suis accroupi, près de moi, quelqu’un s’est couché près de mes genoux. J’entends toujours ces bruits, ces murmures puis… ces sanglots ? Pourquoi, pourquoi quand j’ouvre les yeux, je distingue sur le visage de chacun une tristesse immense ? L’air se fait lourd et irrespirable. Pas seulement à cause de cette atmosphère pesante, mais aussi à cause de tous ces gens agglutinés près de moi ou plutôt près d’elle, gisant à mes pieds.


Has no one told you she's not breathing ?
(Ne t'a-t-on pas dit qu'elle ne respire pas ?)

 

Les autres, tous ceux qui pleurent parmi les arbres de cette forêt, ils y ont cru. Pas moi. Les médecins s’accroupirent eux aussi, examinèrent ce corps, écoutèrent les battements de son cœur qui n’étaient plus. L’air ne s’échappait plus de ses narines ni de sa bouche. Ses yeux étaient clos et son visage si serein. Celui qui tenta de la faire réagir une dernière fois hocha négativement la tête, abattu. Il posa sa main sur mon épaule et prononça des mots durs, qui passèrent en travers moi comme s’ils n’avaient jamais existés.


Hello, I am your mind giving you  (Bonjour, je suis ton esprit te donnant)
Someone to talk to (Quelqu'un à qui parler,)

 

Cette petite voix au fond de moi, je la crois. Elle me dit de ne pas pleurer, de ne pas y croire. Pourtant, est-ce vraiment ce que je devrais faire ? Est-ce que cet esprit n’est plutôt qu’une illusion ?


Hello. (Bonjour.)

 

En tout cas, à cet esprit, je le salue. Elle qui me redonne le courage d’y croire. De croire que tout cela n’est que chimères et que jamais tous ces évènements ne s’étaient produits.

Je la salue. Elle qui me chuchote à l’oreille tout ce que j’ai envie d’entendre.

Moi, pauvre homme à genoux, je le salue.
 
If I smile and don't believe (Si je souris et n'y crois pas,)
Soon I know I'll wake from this dream (C'est parce que je sais que bientôt je vais me réveiller de ce rêve.)

 

Certains me dévisagent. « Pourquoi  souris-tu ? » me demandent certains de mes proches, dans la tristesse et l’incompréhension. Je ne leur réponds pas. Je reste plongé dans mon silence. J’ai l’impression d’être coupée du monde. Ces visages qui m’entourent deviennent flous et leurs corps ne sont qu’à mes yeux des fantômes flottant dans cette forêt, couinant comme des chiens perdus, hurlant à la mort comme ces loups désespérés et affamés.


Don't try to fix me I'm not broken (N'essaie pas de me réparer, je ne suis pas brisée.)

 

Quelqu’un s’approche de moi. Mon plus fidèle compagnon. Il se blottit contre moi, je sens ses frissons quand il entre en contact avec ma peau. Il essaye de me consoler, je lui réponds avec un sourire : « Pourquoi essayes-tu de me consoler ? Je ne suis pas triste ! ». Il me regarde, interloqué puis s’éloigne en me jetant des regards étranges. Les fantômes qui m’entourent arborent eux aussi cette expression, la seule que je puisse percevoir.


Hello, I'm the lie living for you so you can hide (Bonjour, je suis le mensonge qui vit pour que tu puisses te cacher)
Don't cry...  (Ne pleure pas...)

 

Est-ce que cet esprit en moi me ment ? Est-ce que j’ai raison d’y croire ? Je ne peux que le suivre, cet esprit me soufflant « Ne t’inquiète pas, ce n’est pas réel… Ne pleure pas» De toute façon, je préfère rester dans ce rêve. Un rêve qui pourtant me permet de fuir cette douleur qui pourrait me hanter si tout cela était vraie. Cet esprit qui me salue et que je salue aussi, même si j’ai l’impression qu’elle s’éloigne de moi de plus en plus pour peut-être disparaître à jamais.
 
Suddenly I know I'm not sleeping

(Soudain, je sais que je ne suis pas en train de dormir,)

 

Mon cœur se fend, j’ai l’impression que tout s’écroule. La pluie tombe à grosses gouttes, j’entends l’orage gronder au loin. J’ouvre les yeux, cet esprit qui me guidait, qui me disait de ne pas m’en faire : il est parti. Tout cela n’est qu’illusion, tout cela, conçu par mon propre cœur, tout cela n’est que mensonge. Je ne me réveille pas. Je ne me réveillerai jamais. Je ne rêvais pas. Tous ces visages autour de moi se forment petit à petit. Je les vois, tous ces yeux humides, rouges et gonflés, ces têtes baissées de honte. Je sens cette odeur de sang que j’ai ignoré jusqu’à présent. Je les entends ces sanglots remplis de tristesse et d’amertume, ces gémissements de douleurs qui n’étaient pour moi semblables qu’à des bruissements de feuilles. Et puis, je baisse les yeux, je ne l’entends plus, cette petite voix au fond de moi aux paroles rassurantes. Je la regarde, elle, à mes pieds. Je vois comme si c’était la première fois son visage paisible. Mes yeux la balayent pour découvrir des traces, des cicatrices et des plaies, dont une au niveau du cœur. Je ne rêve pas. Tout cela est réel. Après avoir fui, emmené par cette petite voix, cet esprit imaginaire, je reviens sur Terre et je me rends compte de tout. Je cris de douleur, je n’arrête pas de crier, tant pis si l’eau de cette pluie pénètre dans ma bouche. Je hurle à la mort comme ces loups affamés, alors que les êtres autour de moi, je les comparais à tels. Je ne vaux pas mieux qu’eux. Je mets ma tête entre mes mains, les larmes coulent toutes seules. Elle est morte. Vraiment. J’étais pourtant là, prêt d’elle. Je n’ai rien pu faire. Je suis minable.


Hello, I'm still here (Bonjour, je suis toujours là.)
All that's left of yesterday… (Tous ces souvenirs d'hier...)

 

Je prends sa main froide et sans vie. Je la serre, je la réchauffe même si cela ne sera pas suffisant pour la faire revivre. Je regarde le ciel, il a l’air aussi triste que moi. Des images défilent dans ma tête. Je revois tous ces souvenirs, ces bons souvenirs, passés à ses côtés. Tous ces souvenirs rangés dans une boîte au coin de ma mémoire, que j’ai ouverte pour y ranger ce souvenir-là, la fin de notre histoire.

Elle est partie, celle qui comptait le plus cher à mes yeux. Elle est partie et moi… je suis toujours là.

Seul avec cette petite boîte remplis d’images, seul avec tous ces souvenirs d’hier.

 

Comme j’aurais aimé te dire bonjour encore une fois.

Comme j’aurais envie de te dire…

 

 « Bonjour. »


____________________________________________________________________________


Alors? Vous pensez que c'est qui qui parle? Moi, dans ma tête, c'était Kiba sur la mort d'Hinata mais vous pouvez imaginer ce que vous voulez dans n'importe quel manga...
Vous, vous pensiez à qui?
En fait, si je ne me trompe pas, la chanson raconte ce qu'a ressenti la chanteuse quand sa soeur est morte. Elle n'y croyais pas au début mais après... j'ai voulu faire transparaitre ça. Est-ce que c'est réussi?

PS: Je l'ai classée dans One-shot car pour moi, les song-fic sont des one-shot où on a pris la chanson de quelqu'un pour s'inspirer.

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17 mai 2009 7 17 /05 /mai /2009 14:06
Fiche technique

Titre: Sayônara (traduction: au revoir, adieu...)
Manga: Naruto
Type: Romance
Personnage(s) principaux: je vous laisse la surprise!
Espace-temps: Dans la Next-Gen avant que l'équipe de Naruto-Sakura accompagnés de l'équipe d'Hinata n'aille à la recherche de Sasuke
Spoil: Si vous n'avez pas vu tous les tomes apparus en France, oui, sinon, non.
Résumé: Une petite rencontre raconté par une jeune fille qui ne sait pas ce que c'est que l'amour...
Commentaires: Dédicasse à Dorémi95! Voilà, ton one-shot est là, j'espère qu'il te plaira bien qu'il soit trèèèès court! Tu vois, je tiens mes promesses finalement!

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« Dehors, la pluie tombe plongeant le village dans une ambiance malheureuse. Le ciel semble verser ses larmes sur tout le village. Les grands arbres se dressent avec mal dans la forêt, leur cime chatouillant les nuages gris. Et moi, je suis là, plongée dans mes pensées près de la fenêtre où ruissellent quelques gouttes d’eau…. »

 

Un soupir. Pourquoi se lamenter ? Pourquoi ressentir de la tristesse ? Pourquoi… même si je sais que je ne le reverrais peut-être plus jamais…

 

C’était une belle journée, les rayons du soleil traversaient le ciel et moi, j’étais si insouciante, si heureuse. Je me rendais vers le bureau de l’Hokage, en quête de mission.

 

-         Allez au village caché de la pluie, vous devez escorter cette princesse jusqu’au village caché de la brume ! déclara Tsunade en montrant la photo de la fameuse jeune femme, je compte sur vous !

-         Ca a l’air trop nul comme mission !

-         Une mission de rang B n’est pas suffisante pour monsieur ? Et bien, il devra faire avec ! soupira-t-elle en s’enfonçant dans son siège, ça vous fera un peu bouger !

-          Tsunade a raison, disais-je doucement, ne te fâche pas Kiba…

-         Bien, je suis contente de constater que les filles restent plus raisonnables que les hommes. Allez-y !

« Bien. » déclarait-on avant de prendre congé.

Je ne me rendais pas encore compte que cette petite escapade déclencherait chez moi un phénomène étrange…

 

-         Hinata-chan, j’espère pour toi que tu as fait une croix sur Naruto depuis qu’il sort avec Sakura ?

-         Kiba, ce n’est pas la peine de dire ça.

-         Oui. Répondis-je avec une conviction étonnante, je l’admire toujours autant mais ce n’est plus de l’amour.

 

Une erreur de jeunesse. Un amour presque impossible, un amour qui n’existait pas : je croyais tant que je l’aimais profondément. Que cette admiration se transformait en amour. Certes, je bafouillais et rougissais devant lui, mais ça, je le faisais devant tout le monde. Tout le monde, y comprit lui, trouvait cette attitude étrange et je ne semblais attirer l’attention que quand je m’évanouissais, à cause du sang me montant à la tête. Maintenant, avec le recul, ce sentiment que j’appelais « amour », je l’ai renommé en « affection » et « admiration ».  Et puis, le fait de voir Sakura avec Naruto me faisait un peu mal mais ne me surprenait pas et j’ai pu vite m’en remettre. Je n’ai pas versé une seule larme, je ne semblais pas malheureuse.

Kurenai et Kiba restaient inquiets mais se rendirent compte que cela n’en valait pas la peine.

 

Je me sentais si libre à présent mais je restais toujours cette petite fille faible ayant besoin du support de ses amis et de leur présence pour ne pas sombrer et ne pas disparaître du champ de vision des autres.

 

Sur le chemin vers le village caché, Kiba n’arrêtait pas de grogner, sous l’attitude mystérieuse de Shino et les aboiements joyeux d’Akamaru.

Après un long chemin, nous décidâmes de nous arrêter un moment pour nous désaltérer.

Pendant qu’Akamaru buvait à même la rivière, que Kiba se rafraîchissait le visage et que Shino restait debout sans bouger, je me promenais tranquillement. Je respirais à pleins poumons cet air frai et légèrement humide présent dans les forêts entourant Konoha. Je me contentais de fermer les yeux, errant parmi les arbres et les plantes, sentant les seuls rayons du soleil passant à travers le feuillage des grands chênes sur mon corps.

 

Après quelques minutes de marche, je me rendis compte que je m’éloignais de mes compagnons. Rebroussant chemin, je sentis un mouvement derrière moi. Qui était-ce ? Piquée par la curiosité, je me suis retournée et c’est là que je l’aperçus.

 

C’était un garçon de mon âge environs, les cheveux mi-longs bleu pâle, les dents pointues comme celles des requins et surtout… une énorme épée qu’il portait sur le dos. Il ne fit pas plus attention à ma présence. Comme tous les autres.

Il porta sa gourde maintenant remplie jusqu’à sa bouche, et dans sa précipitation, laissa couler un filet de liquide de ses lèvres.

Il ne venait pas de Konoha. Alors, que faisait-il là ?

 

-         Oh !

Etrangement, il me remarqua. Je pus constater qu’il fixait sans bouger mon visage.

-         Hum, tu n’as pas l’air bien méchante. Comment tu t’appelles ?

Pourquoi me posait-il cette question ? Que voulait-il de moi ?

-         Je m’appelle Hinata…

-         Ah oui ? Moi, je suis Suigetsu. Répondit-il esquissant un sourire.

Il restait là, sans bouger. Je n’osais pas dire un mot. Peut-être était-ce un ennemi ?

-         On ne t’a jamais dit que tu ressemblais à un ange ?

-         Heu… n…non… jamais…

-         Tu n’as pas l’air bavarde…

Je baissais les yeux. Il le remarqua et réagit très vite.

-         Je t’ai blessé ? En tout cas, ne pleure pas, tu gâcherais un si joli visage et de si jolis yeux !

De beaux yeux ? Personne ne m’avait complimenté sur mes yeux. Pour les autres, ils sont vides, dénués d’expression, me servant à mon Byakugan et à voir, rien d’autre.

L’inconnu me salua amicalement et disparut.

Je ne savais pas encore que j’aurais pu mourir s’il s’était attardé sur le signe de mon bandeau…

 

Après quelques minutes de balade, je décidai de revenir sur mes pas. Je m’apprêtais à utiliser mon Byakugan pour repérer mes amis quand soudain quelqu’un m’empoigna et posa sa main sur ma bouche pour m’empêcher de crier.

En essayant de distinguer un quelconque trait du visage de mon agresseur, je remarquai quelques mèches noires.

Il me retourna avec violence et je pus enfin découvrir son visage…

-         Mince…

-         Que… Sasuke ?

-        

Deux personnes que je n’avais jamais rencontrées surgirent : un grand costaud aux traits paisibles et une fille aux cheveux rouges rajustant ses lunettes, qui semblait bien arrogante.

-         Que fais-tu avec cette fille !

-         Je pensais qu’elle nous avais vu alors j’ai voulu l’assommer pour qu’elle ne garde aucun souvenir de nous mais…

-         Mais ?

-         Cette fille fait partie de Konoha, il se trouve que c’est une kunoichi… une connaissance même. Hinata Hyûga, qui possède le Byakugan.

-         Le Byakugan ? s’étonna la fille aux cheveux rouges en rajustant inlassablement ses lunettes carrées, j’en ai déjà entendu parler… ces fameuses pupilles du clan Hyûga…

-         Le problème, continua Sasuke, c’est qu’elle connaît une connaissance qui… que je ne dois en aucun cas contacter. Or, je suis sûr que si on la laisse en vie, elle pourra nous retrouver.

-         Alors, on la tue ?

-         Je crois bien.

-         Hey, qu’est-ce qui se passe ici !

Cette voix… elle me semblait familière !

Une silhouette se dessina entre les arbres. Je pus percevoir… l’ombre d’une énorme épée… quoi ?

Non, ce n’est pas possible, ce garçon était avec eux ?

 

-         Ah, Suigetsu, t’en a mis du temps ! Arrête un peu de traîner, mollasson !

-         Oh, Karin, si tu veux t’as qu’à partir sans moi ! Ca me fera des vacances ! Sasuke, tu as capturé quelqu’un ?

Il tourna la tête et croisa mon regard effrayé. Sur le coup, il lâcha sa gourde. Il m’avait reconnue !

-         Cette fille ?

-         Oui… c’est un habitant du village de Konoha…

Le visage de Suigetsu s’assombrit. Il fronça les sourcils puis secoua la tête comme pour chasser une pensée douteuse.

-         Alors, qui aura le plaisir de la tuer ?

-         Je propose Sasuke, c’est toi qui la connais, non ?

-         NOOOON, hurla la fameuse Karin,  enfin, je veux dire… je préfère que tu t’en charge… s’adressa-t-elle au grand costaud.

-         Hum…

Pendant tout ce temps, mon regard était braqué sur Suigetsu. S’il avait remarqué que j’étais de Konoha, m’aurait-il tué sans hésiter ? Il semblait pourtant si… si…

En cogitant ainsi, je ne remarquais pas que mes oreilles devenaient rouge cramoisi.

Celui que j’observais avec attention fit un pas et annonça :

-         C’est moi qui vais la tuer.

Le temps venait de s’arrêter pour moi. Pourquoi ? Pourquoi me faire tuer par lui ? Pourquoi ce regard si froid tout d’un coup ? Je le savais. Je n’étais qu’une kunoichi sans intérêt, un parasite. Je sentis que Sasuke me repoussa et j’atterris dans les bras de celui qui devait m’exécuter.

Je crois bien que mon visage avait pris une couleur rouge tomate à ce moment précis. Je ne sais pas pourquoi mais… je me sentais bien. Pourtant, je savais que ma fin était proche. Suigetsu fixa mes yeux blancs d’un air tout à fait indifférent. Il me garda contre son corps et m’emmena plus loin.

-         Je reviens tout de suite. Je ne vais tout de même pas l’exécuter devant vos yeux. Laissez-moi donc savourer cet instant.

Mon cœur me fit mal. Alors, il était dépourvu de sentiments ? Il allait me tuer, maintenant ?

Il tourna la tête, sûrement pour s’assurer que personne ne viendrait le déranger puis, contre toute attente, me déposa délicatement contre un arbre.

-         Même maintenant, tu gardes toujours de jolis yeux blancs.

Il tourna la tête. Je pus déceler quelques rougeurs sur ses joues.

-         Pourquoi tu ne t’enfuis pas ?

-        

-         Tu attends quoi pour t’enfuir, tu ne veux même pas te défendre ?

-         Je…

-         De toute façon, je n’arriverai jamais à te tuer.

-         Pour… pourquoi ?

Il me répondit par un silence gênant.

-         Merci… murmurai-je.

-         Merci pour quoi ?

-         Pour m’avoir complimenté sur mes yeux… personne ne m’a jamais remarqué. Merci !

Je crois qu’à ce moment, j’étais en train de sourire. Il commença à rougir et à baisser les yeux.

-         … je vais y aller, alors… merci pour m’avoir permis aussi de rester en vie…

Je me levais en m’appuyant contre un arbre. Il s’approcha dangereusement de moi. Qu’allait-il faire ?

Il posa sa main sur l’écorce du cèdre sur lequel je m’étais appuyé. Je me souviendrai toujours de son regard attendri à cet instant. Il approcha son visage du mien et, je crois que mon cœur battait comme jamais il n’avait battu dans ma poitrine. Et là, je sentis son souffle sur ma nuque et le contact de ses lèvres avec les miennes eurent l’effet d’une décharge électrique. Cela n’avait duré que quelques secondes à peine. Il me chuchota à l’oreille.

-         Jamais je n’oublierai le visage de cet ange aux yeux blancs et aux cheveux noirs…

Il parlait de moi ? Un ange ? Il s’éloigna et me tourna le dos. Il s’arrêta à quelques mètres de moi.

Encore perturbée, je ne pus articuler un mot. Je secouai la tête et fis quelques pas pour m’approcher de Suigetsu et lui dire un dernier mot. Il avait le dos tourné et n’attendit pas que je le rejoigne pour déclarer d’une voix grave : « Adieu ».

Je ne le vis plus, il avait disparu. Puis, je sentis une présence derrière moi. Je n’eus pas le temps de me retourner que mes yeux se fermèrent et que je sentis mon corps heurter le sol, pour enfin m’évanouir.

 

Quand je repris connaissance, j’étais près de la rivière où j’avais rencontré Suigetsu. En me relevant, je sentis un objet en cuir : sa gourde !

Je la rangeai dans ma poche puis je me frottai la tête, encore sous le choc. En observant le reflet de mon visage dans l’eau, je me rappelai soudain de tous ces évènements : sa rencontre à cet endroit-là et ce baiser… ce baiser d’adieu. Jamais je ne le reverrais, ou peut-être le reverrais-je mais en tant qu’ennemi cette fois. Cette histoire s’arrêtait donc là.

J’entendis alors des voix lointaines m’appelant, accompagnés d’aboiements joyeux : Kiba, Shino et Akamaru. Mon ami maître-chien me sermonna un peu.

-         Qu’est-ce que t’as foutu pendant tout ce temps !

-         R…rien, je me promenais… bafouillai-je.

-         Bon, c’est pas grave, allons-y !

Nous nous mettions donc en route. Moi, je jetais encore un dernier regard derrière moi. Je sortis de ma poche la fameuse gourde : mon seul souvenir de lui. Non, je n’allais pas la montrer à Kiba pour qu’il retrouve leurs traces. Car je savais que si jamais, je le revoyais, je devrais le tuer.

Autant ne pas parler. Même si Sasuke courait toujours. De toute façon, je ne savais même pas ce qu’il voulait vraiment, je ne le connaissais pas vraiment…

 

En y réfléchissant, je pris conscience que Suigetsu m’avait assommée puis portée près de la rivière ? Pourquoi cet endroit ? Le point précis de notre rencontre… s’en était-il souvenu ?

 

(…)

« Dehors, la pluie tombe plongeant le village dans une ambiance malheureuse. Le ciel semble verser ses larmes sur tout le village. Les grands arbres se dressent avec mal dans la forêt, leur cime chatouillant les nuages gris. Et moi, je suis là, plongée dans mes pensées près de la fenêtre où ruissellent quelques gouttes d’eau…. »

 

Je regarde les gens passer, en tenant la gourde entre mes mains. Je crois que je sais maintenant. Je crois que finalement… c’est ça… être amoureuse.

 

Fin.

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Merci d'avoir lu!!! Un couple plutôt inhabituel mais c'est un défi! Le début est mieux raconté que la fin... bref....

N'hésitez pas à mettre des commentaires!

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12 février 2009 4 12 /02 /février /2009 19:30
Fiche d'identité:

Titre: Quand je regarde le ciel...
Manga: Naruto
Type: Général/Romance
Personnages principaux: Sabaku no Temari et Shikamaru Nara
Espace-Temps: Dans la Next Gen (Shippuden) à Konoha puis à Suna
Spoil: Non.
Résumé: Regarder le ciel en contemplant les nuages... telle est la principale occupation d'un certain shinobi de Konoha en dehors des missions. Quand trouvera-t-il enfin une raison de vivre? Un objet, une vocation... une personne?




Se promener en levant les yeux au ciel, contemplant les nuages…

 

Shikamaru marchait dans Konoha, son esprit vagabondant, son regard remplit de ces choses blanches, légères et cotonneuses ornant le ciel bleu, se déplaçant au gré du vent.

Il aurait tant aimé être aussi libre qu’eux, mais il savait que la vie n’était pas un long fleuve tranquille.

 

Errant sans but, parce qu’il faut errer…

 

Sa famille, ses amis… tous avaient un rêve, quelque chose qui leurs permettait d’avancer, qui les poussait à vivre et à se dépasser, qui ne rendait pas l’existence ennuyeuse et sans intérêt…

Quand trouvera-t-il quelque chose qui lui tiendra à cœur ? Un objet, une vocation… une personne ?

En attendant, le jeune Nara se baladait admirant le firmament entre deux missions.

 

- Houhou, Nara ?

Un doux son le sortit de ses rêveries. Il baissa légèrement la tête et aperçut le visage de la jolie kunoichi de Suna aux cheveux jaune ambré séparés en quatre couettes latérales, aux yeux verts pétillants et au sourire rassurant. Seule une personne possédait ses caractéristiques.

 

-         Galère, Sabaku no Temari…

-         Qui veux-tu que ce soit d’autre ?

Shikamaru ne prêta plus attention à la jolie blonde et releva la tête, les mains derrière la nuque. Il ne se rendait pas compte que son interlocuteur était agacé par son comportement si indifférent.

 

-         Je déteste quand tu m’ignores comme ça Nara !

-         De un, je ne t’ignore pas, de deux, arrête de m’appeler Nara ! Shikamaru c’est mieux, non ? soupira-t-il sans détacher son regard du ciel.

Intriguée, Temari leva la tête.

-         Qu’est-ce que tu regardes ? questionna-t-elle.

-         Les nuages.

 

La kunoichi fronça légèrement les sourcils montrant une certaine incompréhension et passa une mèche blonde derrière son oreille, le regard interrogateur.

-         Pourquoi tu aimes tant les regarder ?

Le jeune homme regarda la jolie blonde du coin de l’œil, comme si la réponse était évidente. Il afficha un léger sourire puis ferma les yeux et poussa un soupir un peu las.

-         Se promener en levant les yeux au ciel, contemplant les nuages…

-         …

-         Errant sans but, parce qu’il faut errer…

-         Hein ?

-         Ca me permet de m’évader, d’oublier tous mes soucis… la légère brise me fouettant le visage me procure une sensation de fraîcheur, les nuages apaisent et mon esprit vagabonde ici et là. J’ai parfois l’impression d’être ici parce que je dois être ici, à faire des missions par-ci par-là sans avoir d’objectifs précis. C’est pourquoi je prend le temps de réfléchir… même si je ne sais toujours pas quel chemin prendre…aaaaah, galère, pourquoi je te dis ça moi, je m’égare !!!

Long silence. La jeune Sabaku demeurait impressionnée par ces belles paroles. Les nuages étaient sûrement aussi une source d’inspiration.

 

-         Au fait, pourquoi t’es là à me regarder ?

-         Je devais faire passer un message à Tsunade pour l’examen de Chûnin. Toi aussi je pense que tu devras passer à Suna, tu devrais aller voir l’Hokage !

 

Shikamaru mit ses mains dans ses poches et se dirigea à pas lents vers le bureau de Maître Tsunade, suivit par Temari, un parchemin à la main.

 

-         Je commence à connaître le chemin par cœur ! Je viens souvent ici ces derniers temps ! tenta de plaisanter la jeune blonde.

-         C’est fatiguant de faire des allers-retours comme ça, de Suna à Konoha, on dirait que le Kazekage et l’Hokage le font exprès parfois…

-         Qui sait… marmonna Temari sans que le shinobi ne l’entende.

 

(***)

 

-         Ah, je vois…, déclara Tsunade en s’enfonçant dans son siège, Shikamaru, tu tombes bien ! Je te confie la mission de transmettre ce message au Kazekage.

Godaime griffonna quelque chose sur un vulgaire bout de papier, le plia et le tendit au descendant Nara.

-         Galère, pourquoi ne pas envoyer Temari à la place !

-         Parce qu’elle ne vient pas de ce village et que sa mission s’arrête maintenant !

Shikamaru fourra le message dans sa poche et traîna vers la porte. Temari hésita puis le suivit et sortit de la pièce.

-         Sacré Gaara… lâcha l’Hokage en affichant un drôle de sourire.

 

(***)

 

-         Je crois que je vais rentrer, je t’accompagne !

-         Aaaaah, galère, pourquoi ?

-         Pour pas que tu te perdes tiens !

-         Comme si j’allais me perdre… t’es vraiment galère comme fille…

-         Et toi t’arrête pas de râler Monsieur le Pleurnichard !

Ils se disputaient déjà pour des futilités, l’ambiance était ainsi plus détendue.

 

-         Au fait Nara…

-         Je m’appelle Shikamaru…

-         Heu, oui donc, j’ai été très…étonnée par ce que tu as dis sur les nuages, ce n’est pas ton genre…

-         Et alors…

Temari se sentait si mal à l’aise, elle détestait quand il prenait cet air de je-m’en-foutiste.

-         Je n’ai pas l’occasion de regarder les nuages, à Suna, le ciel est toujours dégagé. Mais…

-         Mais ?

Enfin, il montrait un signe d’attention. Elle sourit pendant quelques instants et continua :

-         Moi, ce n’est pas les nuages que je regarde ... enfin, je dis ça, je dis rien, héhé !

-         T’es compliquée toi…

-         Chuis plus galère alors ! plaisanta la jolie blonde.

Shikamaru poussa un petit rire, sous le regard amusé de Temari.

-         On peut bien être compliquée ET galère SABAKU !!!

-         Je m’appelle Temar… heu…

-         Alors, appelle-moi Shikamaru…

-         Bon, ça va, t’as gagné…

-         Alors…

-         OK Shika-kun…

-         Je t’ai pas demandé de m’appeler avec un surnom affectif, aaaaah, tu comprends rien Tema…

-         Et toi, Tema, c’est quoi hein ? C’est pas un surnom affectif ça ?

Le duo éclata de rire. Les mots sortaient tout seul, une grande complicité se créait entre eux… peut-être que quelques sentiments naissaient aussi…

 

(***)

 

Enfin, ils arrivèrent dans le village de Suna après trois jours de marche.

 

-         Il est tard…on devrait aller dormir, non ?

-         Aaaah, t’es pt’ être une fille galère mais t’as raison…ouaaaaaaaaaaaah…mais où je dors moi ?

-         Hum…je sais pas, tu peux venir dormir avec nous si tu veux…

-         Nous ?

Et voilà comment il se retrouva à dormir avec Temari… Kankurô et Gaara !

 

-         Galère, pourquoi…

-         Tu veux dormir dehors ?

-         Pourquoi pas ?

Temari lui lança un coussin sur la tête.

-         C’est bon, c’est pour rire !

La princesse de Suna rabattit sa couverture.

-         Bonne nuit.

-         Bonne nuit…

-         Galère…

-         …

 

(***)

 

Se promener en levant les yeux au ciel, contemplant …

 

Le jeune Nara s’aérait en plein milieu de la nuit, une lampe torche à la main. Aucun nuage, juste…

 

Errant sans but, parce que…

 

Il leva les yeux. Son attention se porta sur une silhouette assise sur le toit contemplant le ciel. Il la rejoignit sans qu’elle ne le remarque.

 

-         Toi aussi tu aimes regarder le ciel…

-         Nar…Shika-kun…tu m’as fait peur !

-         Alors, toi, ceux ne sont pas des nuages que tu regardes…

Le ciel noir illuminé par ces quelques astres…

La lune pleine qui semble nous sourire…

Et…

 

-         Ce soir, les étoiles sont si nombreuses…elles décorent le ciel en compagnie de la lune scintillante… c’est si…

-         …

-         … ça me rassure… le firmament même sombre procure quand même un sentiment apaisant…

 

Temari ressemblait à une petite fille en regardant les étoiles avec autant de passion. Shikamaru afficha un sourire que personne ne put voir…

 

-         Toi qui aime les nuages, que penses-tu des étoiles ?

-         …

-         J’ai l’impression qu’elles veillent sur nous… j’aimerais tant être une étoile filante… si je savais, je pourrais exaucer les vœux de mes êtres chers. En traversant le ciel, si je pouvais rendre les gens heureux…je saurais que… ça me rendrait utile.

 

Le shinobi de Konoha découvrait une Temari plutôt poétique. Mais elle continua à parler, enlevant son admiration dans la voix.

 

- En fait, je n’ai pas beaucoup d’êtres chers, j’aimerais plutôt que tout le monde soit heureux, si c’était possible.

Je suis la kunoichi la plus forte de Suna. Je fais sans cesse de missions et je suis connue mais il me manque quelque chose… si je disparais, qui pleurera en mon absence ? Mon village se plaindra un peu mais me trouvera une remplaçante. J’ai été si protectrice envers mes frères mais comment me considèrent-ils ? Toi, tu as des amis : des gens hors de ta famille qui partagent tes joies, tes peines, tes missions… tu as de la chance…

 

 

Et les étoiles si nombreuses, qui semblent être liées entre elles dans l’immense étendue sombre au-dessus de nous.

 

-         Comme j’aimerais être aussi entourée qu’une des étoiles là-haut…

-         Tssss…

-         Qu’est-ce qu’il y a, si tu en as marre, va-t-en ! hurla-t-elle irritée.

-         Galère, c’est pas le nombre d’étoiles qui compte, c’est si elles sont lumineuses ou pas…

-         …

-         Tu crois que l’important dans la vie c’est d’avoir une centaine de soi-disant amis qui t’oublieront une fois partis? Le plus important c’est de savoir que tu aimes et tu es aimé sincèrement par une ou plusieurs personnes dans ton entourage.

-         Mais il me manque quelqu’un hors de ma famille…

-         Tu en trouveras bien un ! Moi, j’en ai trouvé un il y a bien longtemps !

Le for intérieur de Nara le poussait à poser une question. Il inspira profondément puis se décida.

-         Et moi, qu’est-ce que je suis pour toi, hum ?

Pas de réponse.

-         Ah, je vois, bon, c’est vrai que ce n’est pas dans mes habitudes de passer mon temps avec une fille mais… on s’entend bien non ?

Elle qui avait été aveugle pendant tout ce temps. Elle qui cherchait désespérément un ami, elle ne s’en était pas rendue compte… il était souvent à ses côtés ces derniers temps et finalement…

-         Bon, bah, bonne nuit !

-         Attends !

La Sabaku tenait son ami par le bras. Un ami… ce flemmard, machiste et râleur… qui l’aurait cru ?

-         Mais… tu as raison, on est ami mais il me manque encore quelque chose que je dois éclaircir…

-         Hum ?

-         Et… et l’amour dans tout ça ?

Et là, une certaine gène s’installa entre les deux ninjas.

-         Galère, ne me parle pas de ça, j’espère que tu n’es pas du genre Sakura et Ino qui sont folles de Sasuke au point de lui courir après ! Je n’ai jamais été intéressé par ça, les filles sont toutes aussi fatigantes les unes que les autres…

-         Je te rappelle que je suis une fille !

-         Ah bon ? ricana Shikamaru avant de se prendre un poing en pleine tête.

-         Idiot ! Mais…

-         Mais ?

-          Il n’y a pas une fille différente pour toi ?

-         Pourquoi tu me demandes ça ?

-         Je sais pas… répondit-elle le visage passant au rouge carmin, ce qui bien sûr n’était pas visible dans la pénombre.

Et là, le descendant Nara tourna les yeux vers le ciel et vit passer une chose brillante le traversant.

-         … j’ai fait un vœu !

-         Quoi ?

-         Ce que tu voudrais être vient de passer devant mes yeux, alors j’ai fait un vœu.

Temari semblait affolée d’avoir raté une occasion pareille.

-         Galère, arrête de t’exciter !

-         Qui te dis que je suis excitée, hein ?

Shikamaru augmenta l’intensité de sa lampe et la dirigea vers le vidage de la jolie blonde. Il poussa un petit rire.

-         Tu devrais voir ta tête, t’es toute rouge !

-         J’ai raté une étoile filante, l’occasion de faire un vœu !

-         Tiens, en voilà…

La kunoichi avait déjà les yeux rivés sur l’astre qui filait à toute vitesse.

-         Alors, c’était quoi ton vœu ?

-         De trouver ce qui me manque tant !

-         T’es sûr que ça te manque ? Peut-être ne sais-tu pas que ce qui te manque est là tout près de toi !

Temari observa son interlocuteur. Elle rajusta une mèche et posa sa main qu’elle retira aussitôt en sentant le contact d’un autre corps.

-         Alors quoi, ce que j’ai dit t’as perturbé ? Je croyais que tu avais une forte personnalité, que tu étais différente

-         Tu as dit différente ?

Shikamaru se remémora de toutes les choses qu’ils avaient prononcées. Il se sentit rougir quand il se souvint de ce qu’avait demandé Temari…

-         Shika-kun…

-         Oui ?

-         Alors, comme tu sembles répondre à toutes mes questions, explique-moi pourquoi mon cœur bat à la chamade et que j’ai l’impression d’être rouge comme une tomate…

-         Ah, je sais pas.

-         Arrête de faire l’innocent ! C’est ça… ce qui me manque non ?

-         …

-         …

La lune les éclairait davantage, c’était si beau…

Temari essaya de se lever mais…

-         Alors fille galère, on est maladroite maintenant ?

-         …

La princesse de Suna sentait que des bras la retenaient. Elle avait trébuché et manquait de tomber. Elle se sentait bien comme ça, dans ses bras. Elle aimerait que cela dure des heures, des jours, des années… éternellement.

Quand le jeune Nara la ramena contre lui, elle ne fit rien.

Quand elle sentit son visage proche du sien, elle ferma les yeux.

Elle pouvait sentir sa respiration si lente, si profonde. Ne ressentait-il rien ?

Elle s’accrocha à son cou et rouvrit les yeux, croisant son regard ténébreux si peu visible.

Un sentiment vint la submerger, quelque chose de bon, quelque chose qui la rendait heureuse…

 

-         Alors, tu sais quel vœu j’ai fait Temari ?

-         Quoi ?

-         De rester près de ma fille galère préférée.

Temari voulait dire quelque chose mais Shikamaru posa son doigt sur ses lèvres.

-         On rentre ?

-         On rentre…

Les jeunes gens descendirent du toit. Le shinobi avait-t-il enfin trouvé une raison de vivre ?

 

Se promenant les yeux au ciel, l’immensité du firmament…

Le ciel noir illuminé par ces quelques astres…

La lune pleine qui semble nous sourire…

Et les étoiles si nombreuses, qui semblent être liées entre elles dans l’immense étendue sombre au-dessus de nous

Errant sans but, parce qu’ils veulent errer.

C’est beau d’être avec la personne qu’on aime.

 

-         Au fait, Shika-kun, c’était quoi ce qui était noté sur ce bout de papier ?

Shikamaru fouilla dans ses poches et en sortit un papier. Il le déplia et put lire.

 

Merci pour les infos.

PS : J’ai envoyé Shikamaru comme tu l’avais demandé pour te donner ça. Tu as raison, Temari et lui s’aiment à l’évidence. J’espère qu’ils pourront voir ensemble un joli ciel étoilé comme on n’en voit qu’à Suna, et peut-être une étoile filante ! C’est si beau, ça me fait penser à ma jeunesse…

Tsunade

 

-         Sacré Tsunade ! Sacré Gaara ! s’écria Temari qui ne s’attendait pas du tout à ça.

-         Ils ont vu juste en tout cas !

Et le joli couple s’en alla en riant sous le regard amusé de la lune et des étoiles…

 

Fin.


 

Merci d'avoir pris la peine de lire, et n'oubliez pas de mettre un commentaire, ce serait sympa, merci! ^^

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